Pour la défense de la presse et des journalistes en Tunisie.

Associatin des Tunisiens en France : COMMUNIQUE

Depuis plus d‘un an, la presse indépendante et d’opposition en Tunisie, les journalistes et en particulier les journalistes critiques et d’opposition ainsi que leur syndicats sont la cible systématique du pouvoir.

Avant les dernières élections législatives et présidentielles et pendant toute la campagne électorale du mois d’octobre dernier, le gouvernement n’a cessé de multiplier ses pressions et ses provocations des journalistes critiques et indépendants.

Ainsi les trois journaux d’opposition légale, « ATTARIQ EL JADID », « EL MAOUQUIF » et « MOUATINOUN », ont été victimes d’interdictions illégales (d’après la loi seul un juge peut interdire la diffusion d’un organe de presse et non le Ministre de l’intérieur) et/ou d’interdiction de vente dans les kiosques de presse. Ces pratiques ont perduré en pleine campagne électorale.

Avec l’aide du Gouvernement, le RCD (Parti du pouvoir) a engagé par ses membres journalistes un putsch contre la direction légitime du syndicat national des journalistes tunisiens, a organisé un congrès fantoche et a imposé une direction soumise aux ordres du RCD et du Pouvoir. Contrairement à la direction légitime, dès son installation, le bureau putschiste a exprimé son soutien à la candidature du Président candidat.

A cette politique qui vise à domestiquer les rares médias indépendants et d’opposition, s’ajoute la censure systématique de la toile du net et des divers sites et journaux électroniques.

Avec l’achat, du dernier groupe de presse indépendant, celui de DAR ASSABAH (ce groupe existe depuis avant l’indépendance de la Tunisie), cette volonté de mise au pas prend une autre dimension puisqu’à à l’exception des 3 journaux de l’opposition légale, qui peinent à exister, la quasi-totalité de la presse écrite est propriété de personnes proches du pouvoir ou responsables du RCD. C’est aussi le cas pour les deux radios privées et les deux chaînes TV privées.

Les derniers actes de cette mise aux pas des médias tunisiens par le pouvoir ont consisté en l’ouverture, d’une campagne calomnieuse, par la presse de caniveau, contre certaines personnalités d’opposants et de défenseurs des droits humains, les arrestations et les procès contre les journalistes indépendants et/ou des journaux de l’opposition en plus des pressions et les intimidations répétées contre les journalistes.

En deux semaines les tribunaux tunisiens ont condamné les journalistes Taoufik Ben BRIK et Zouheir MAKHLOUF, respectivement à 6 mois et 3 mois de prisons fermes pour des motifs fallacieux.

Réuni, le 02 décembre 2009, le Bureau National de l’ATF :

– Condamne la main mise du pouvoir sur les médias tunisiens.

– Exprime sa solidarité avec les journalistes et les médias autonomes et soutien leur lutte pour l’autonomie.

– Dénonce les verdicts iniques prononcés contre les journalistes et exige leur libération immédiate.

– Exprime sa solidarité avec les militants politiques et des droits de l’homme calomniés par la presse aux ordres.

– Considère que la lutte pour le respect de la liberté d’expression et la liberté de la presse en Tunisie est une tâche essentielle à laquelle doivent s’atteler tous les démocrates et toutes les forces démocratiques en Tunisie particulièrement en ce moment délicat dans l’histoire de la Tunisie.

– Demande à tous les adhérents -es de l’ATF de se mobiliser pour la défense de la presse et des journalistes libres en Tunisie.

Paris le 7 décembre 2009

Le Bureau National

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