Annapolis, « village Potemkine » de la paix

« La réunion qui va rassembler Israéliens et Palestiniens aux Etats-Unis, à Annapolis (Maryland), mardi 27 novembre, sera sans aucun doute un succès. Comme auparavant les sommets de Charm el-Cheikh, en 2007 et en 2005. Comme celui d’Aqaba, le 3 juin 2003… Depuis les dernières véritables négociations de Taba, en janvier 2001, les rencontres de ce style se sont répétées mécaniquement sans jamais être suivies d’effets. Les paramètres d’une paix négociée sont identifiés de longue date : les frontières de la Palestine devront être le plus possible fidèles à la Ligne verte, la ligne de cessez-le-feu en vigueur entre 1948 et 1967 ; les éventuelles annexions israéliennes seront compensées par des échanges de terres ; Jérusalem devra être partagée ; dans leur écrasante majorité, les réfugiés palestiniens qui le souhaitent rentreront en Palestine et non en Israël. Mais est-il encore possible d’y parvenir ? » C’est ce qu écrit , dans Le Monde du 25-26 novembre, Gilles Paris, sous le titre « Sommet d’Annapolis : sortir de la défiance »

Personne, en effet, ne croit que, au-delà des sourires et des photos pour la galerie et même si, comme on le dit, le président Bush prononce un “important discours”, que la réunion d’Annapolis débouchera sur autre chose que sur un nouveau “processus” de paix sans fin. La secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice aime à dire qu’il faut offrir un « horizon politique » aux Palestiniens, mais, par définition, l’horizon est quelque chose que l’on n’atteint jamais.

Quand l’initiative de convoquer cette réunion avait été lancée par l’administration Bush, il s’agissait d’entériner une déclaration commune israélo-palestinienne qui devait déboucher sur un accord final. Olmert et Abbas ont discuté longtemps et dû reconnaître qu’ils n’ont pas été capables de se mettre d’accord. Amira Hass, dans un article (« Palestinian source : Gap remain on way to summit ») publié 22 novembre dans le quotidien Haaretz explique les divergences entre les deux parties. Le quotidien publie d’ailleurs un projet confidentiel que les deux parties ont discuté : ils ne se sont même pas mis d’accord pour savoir si ce serait un « document » ou une « déclaration ».

Alain Gresh

Blog du monde diplomatique – 25 novembre 2007

Sur le même sujet voir le document de Bernard Ravenel|voir le document de Bernard Ravenel, président de l’AFPS (Association France Palestine Solidarité)

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