Blackwater « sous-estime la valeur du sang irakien ».

Seule une des familles des 17 civils irakiens tués en 2007 lors d’une fusillade impliquant des employés de Blackwater à Bagdad a refusé de signer un accord prévoyant des dommages et intérêts de la part de la compagnie privée de sécurité américaine.

« Nous avons signé sous la pression », c’est ce que dit aujourd’hui un ouvrier qui a perdu un œil dans la fusillade. Neuf des dix-sept familles de victimes viennent de saisir le Parlement irakien pour qu’il les aide à faire annuler un accord signé avec Blackwater à Istanbul, en novembre dernier.

La compagnie de sécurité américaine avait pris soin de filmer les signataires irakiens et même de relever leurs empreintes digitales. 100 000 dollars ont été offerts pour solde de tout compte aux ayants-droits des morts de septembre 2007. Entre 20 000 et 50 000 dollars pour les blessés, indique une victime de Blackwater, Hassan Salman, lui-même touché à la poitrine, aux jambes et à un bras dans sa voiture criblée de 73 balles.

Le représentant d’une seule famille, le docteur Haitham al-Roubaïe, n’a pas cédé. Il a perdu sa femme et un fils. Il estime que Blackwater « sous-estime la valeur du sang irakien ».

Fin décembre, la justice américaine a relaxé pour vice de procédure les cinq employés de Blackwater incriminés dans la fusillade. Cela a soulevé une grande indignation à Bagdad. De son côté, Washington évalue les autres options juridiques possibles contre Blackwater.

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Depuis le drame, Blackwater a changé de nom et quitté l’Irak, mais le gouvernement de Bagdad ne semble pas décidé à passer l’éponge sur la bavure de septembre 2007.

Par RFI

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