Le procès en appel de Houria Bouteldja pour «injure raciale envers les Français», s’est tenu, hier, au tribunal de Toulouse.
Le verdict du tribunal a été mis en délibéré au 19 novembre
À l’issue de ce procès en appel, les réquisitions de l’avocate générale tranchent avec la position tenue par le Parquet lors du procès initial. La magistrate a demandé au tribunal, la reconnaissance de la culpabilité de Mlle Bouteldja, pour injure raciale, avec une peine d’amende, et une obligation de publication du jugement par voie de presse. Alors que devant le tribunal correctionnel de Toulouse, en décembre 2011, le Parquet n’avait pas requis de peine, préférant s’en remettre à «la sagesse» du tribunal.
Un racisme «anti blancs» ?
Les faits remontent au 21 juin 2007. Invitée dans l’émission de de télévision, «Ce soir (ou jamais) !», Houria Bouteldja, alors porte parole du mouvement Les indigènes de la République, utilise le terme de «souchien». C’est le mot de la discorde ! Fallait-il entendre «souchien», comme un simple néologisme en référence à l’expression «français de souche», comme l’affirme l’accusée, ou s’agissait-il d’une injure envers «les blancs» comme l’a compris le président de l’association Agrif, Bernard Antony, qui lui a entendu «sous-chiens» ? À la justice d’en décider puisque l’Agrif a déposé plainte pour «injure raciale contre les Français» et s’est constituée partie civile. En décembre 2011, Houria Bouteldja avait été relaxée par le tribunal correctionnel de Toulouse, la cour ayant jugé recevable la défense de son avocat, Maître Henri Braun, qui pointait que l’expression «français de souche» ne renvoie à aucune réalité scientifique. La partie civile avait cependant demandé le renvoi en cour d’appel, estimant que le terme relève d’une insulte raciale. Et l’avocat de l’Agrif, Maître Bonneau, s’est attaché, devant la cour d’appel, à tenter de démontrer que Mlle Bouteldja développait dans ses discours publics, un racisme manifeste envers «les blancs». La décision du tribunal ne sera pas sans conséquences, puisque si Mlle Bouteldja est reconnue coupable, cela pourrait ouvrir le débat sur l’existence d’un «racisme anti blancs».