Cher Bassem, Les attaques récentes, violentes et systématiques dirigées contre la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme (LTDH), sa direction légitime, et ta personne sont inacceptables, indignes, et constituent une atteinte grave aux principes démocratiques pour lesquels des générations de Tunisiennes et de Tunisiens se sont battues.
La LTDH est bien plus qu’une organisation : elle est l’un des piliers historiques du combat pour les droits humains en Tunisie et dans le monde arabe. Fondée en 1976, la Ligue a été la première organisation indépendante des droits humains dans le monde arabe. Elle a su, à travers les décennies, incarner la résistance face à l’arbitraire, la voix des prisonniers d’opinion, et le refuge moral contre les régimes autoritaires.
Ce rôle fondamental a été reconnu sur la scène internationale lorsque, le 10 décembre 2015, la LTDH a reçu le Prix Nobel de la Paix, aux côtés des autres composantes du Quartet du dialogue national. Ce prix a consacré l’engagement courageux et déterminant de la Ligue pour préserver la transition démocratique en Tunisie, dans un contexte de crise politique majeure. Ce n’était pas une simple distinction : c’était la reconnaissance d’un peuple debout, et de ses forces vives qui refusent le retour en arrière.
Aujourd’hui, ton engagement et celui de la LTDH s’inscrivent dans la continuité historique de cette lutte. Ceux qui vous attaquent ne cherchent pas seulement à museler une association : ils cherchent à effacer un héritage démocratique, à faire taire la mémoire collective d’un peuple en quête de liberté.
L’Association Démocratique des Tunisiens en France (ADTF), fidèle à ses principes, a toujours exprimé son soutien indéfectible à la LTDH, avant et après le 14 janvier 2011. Aujourd’hui, nous réaffirmerons haut et fort notre solidarité totale avec la LTDH, sa direction, et toutes celles et ceux qui portent la flamme de la démocratie en Tunisie.
Nous vous exprimons notre pleine confiance pour poursuivre ce combat essentiel pour la justice, les droits humains, et l’État de droit. La démocratie tunisienne ne mourra pas tant que des femmes et des hommes se lèveront pour la défendre.
Vive la LTDH
Tarek TOUKABRI —ADTF