La ségrégation des Tunisiens continue : 151 circonscriptions en Tunisie et 10 à l’étranger, soit 161 sièges.

Par Rached Sfar:

La ségrégation des Tunisiens continue, à l’heure où dans plusieurs pays civilisés, on a rendu possible le vote des étrangers dans les élections locales ! Les prochaines élections législatives en Tunisie auraient lieu le 17 décembre 2022. La nouvelle loi électorale a été publiée ce jeudi 15 septembre 2022 au journal officiel, avec 151 circonscriptions en Tunisie et 10 à l’étranger, soit 161 sièges. La ségrégation des Tunisiens continue :

• Il y a déjà les Tunisiens non musulmans qui sont interdits de candidature à la présidence de la République. Cette loi discriminatoire date de l’époque BOURGUIBA et n’a jamais été changée. Pire, elle a été durcie, puisqu’elle a été élargie, sous la troïka de 2011, et touche désormais les binationaux. Ces derniers, en cas de victoire à la présidentielle, doivent obligatoirement abandonner leur deuxième nationalité.

• Aujourd’hui, avec le nouveau code électoral du président de la république, c’est un nouveau palier qui est franchi puisque l’article 19 de ce code, interdit aux binationaux de candidater aux législatives dans les circonscriptions en Tunisie. En effet, cette nouvelle loi exclut les binationaux de se porter candidats aux 151 circonscriptions en Tunisie (article 19) : Selon cette nouvelle loi, « la candidature pour les législatives est un droit pour tout électeur ou électrice né de père ou de mère tunisienne et n’ayant pas une autre nationalité que celle tunisienne pour les circonscriptions du territoire tunisien au nombre de 151 ». Ils ne peuvent donc se présenter qu’au niveau des circonscriptions de l’étranger au nombre de dix. Ainsi, tous les citoyens possédant une double nationalité seront déchus de leurs droits civiques, en vertu de cette nouvelle loi amendée par décret présidentiel. Cela veut dire tout simplement qu’un Tunisien de père étranger ou de mère étrangère, né en Tunisie et qui a toujours vécu en Tunisie, voire même qui n’a jamais voyagé, n’a pas le droit de candidater dans sa propre localité ! En revanche, il a le droit de candidater dans une circonscription de l’étranger alors qu’il n’a aucun rapport avec cette circonscription de l’étranger.

Il faut croire que dans l’esprit du législateur, le Tunisien binational né d’un parent étranger est systématiquement lié à l’étranger, alors qu’il est Tunisien à part entière comme tous les autres et paye ses impôts en Tunisie et n’a jamais commis aucun crime pour être ainsi déchus de ses droits civiques. Cet article 19 discrimine plusieurs centaines de milliers de Tunisiens qui n’ont rien demandé d’autre que d’être considérés comme des tunisiens à part entière et de pas être considéré quasiment de la même manière qu’un candidat ayant des antécédents criminels. Les TRE n’ont plus de voix….,la voix est donc libre pour que cette discrimination soit entérinée.

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