DÉCLARATION COMMUNE SUR LES TRAVERSÉES EN MÉDITERRANÉE

DÉCLARATION COMMUNE SUR LES TRAVERSÉES EN MÉDITERRANÉE

Posté le ven., avr.-24-2015

William Lacy Swing, Directeur général de l’Organisation internationale pour les migrations

Zeid Ra’ad Al Hussein, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme

António Guterres, Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés
Peter Sutherland, Représentant spécial du Secrétariat général des Nations Unies pour la migration internationale et le développement

Une tragédie d’une ampleur sans précédent se déroule dans la Méditerranée. Nous, signataires*, prions instamment les dirigeants européens de faire passer la vie, les droits et la dignité de l’homme en premier dans l’adoption d’une réponse commune à la crise humanitaire dans la Méditerranée.

L’Union européenne se base sur les principes fondamentaux d’humanité, de solidarité et de respect des droits de l’homme. Nous prions les Etats membres de l’UE de faire preuve d’autorité morale et politique dans l’adoption d’un plan d’action global et prospectif centré sur ces valeurs.

La réponse de l’Union européenne doit aller au-delà de l’approche minimaliste actuelle du Plan en 10 points sur la migration, annoncé par l’UE lundi, qui se concentre principalement sur le contrôle des arrivées de migrants et de réfugiés sur ses côtes. La sécurité, les besoins de protection et les droits fondamentaux de tous les migrants et les réfugiés doivent être en première ligne de la réponse de l’UE. Les dirigeants de l’UE doivent voir plus loin que la situation actuelle et travailler main dans la main avec les pays de transit et d’origine à la fois pour atténuer la détresse des migrants et des réfugiés et pour éliminer, de manière plus globale, les nombreux facteurs qui les poussent à avoir recours à ces traversées maritimes désespérées. La répression seule ne résoudra pas la question de la migration irrégulière, mais pourrait bien accroître les risques et les mauvais traitements auxquels sont confrontés les migrants et les réfugiés.

Nous recommandons donc une action audacieuse et collective visant à étendre la portée des mesures envisagées en incluant :

La mise en place, sans délai, d’une opération de recherche et de secours dirigée par l’Etat, proactive et dotée d’importantes ressources, d’une capacité similaire à Mare Nostrum, avec la mission claire de sauver des vies ;

La création de suffisamment de voies de migration sûre et légale, y compris pour les travailleurs migrants peu qualifiés et les personnes ayant besoin d’une réunification familiale et d’un accès à la protection si besoin, en tant qu’alternatives au recours aux passeurs ;

L’engagement ferme d’accueillir un nombre bien plus élevé de réfugiés par le biais d’une vaste réinstallation dans l’UE, en plus des quotas actuels, qui ait un réel impact, et l’adoption d’autres moyens juridiques pour que les réfugiés puissent accéder à la sécurité ;

Le renforcement des dispositifs visant à soutenir ces pays qui reçoivent le plus d’arrivants (l’Italie, Malte et la Grèce) et la répartition plus équitable des responsabilités à travers l’Union européenne pour sauver des vies et protéger ceux qui en ont besoin ;

La lutte contre la rhétorique raciste et xénophobe calomniant les migrants et les réfugiés.

* Peter Sutherland, Représentant spécial du Secrétariat général des Nations Unies pour la migration internationale et le développement ; William Lacy Swing, Directeur général de l’Organisation internationale pour les migrations ; António Guterres, Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés ; Zeid Ra’ad Al Hussein, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme.

Porte-paroles :

Leonard Doyle Tel: 41 22 717 9589 – Mobile: 41 79 285 71 23, Email: ldoyle@iom.int

Joel Millman Tel: 41 22 717 9486 – Mobile: 41 79 103 87 20, Email: jmillman@iom.int

Itayi Viriri Tel: 41 22 717 9361 – Mobile : 41 79 285 43 66, Email : iviriri@iom.int

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