SOUTIEN AUX RÉFUGIÉS DU CAMP DE CHOUCHA
Fuyant la guerre en Libye, des réfugiés ont été accueillis dans un camp gérés par le HCR (Haut Commissariat aux Réfugiés) à Choucha en Tunisie. La plupart des réfugiés ont été réinstallés dans des pays occidentaux, mais ils sont encore quelques centaines, originaires d’Afrique sub-saharienne, dans ce camp situé en plein désert. Or le HCR veut fermer le camp en juin, sans solution de réinstallation pour celles et ceux qui y sont encore. La Tunisie ne leur offre pas non plus de solution viable. Les réfugiés multiplient les mouvements de protestation, et certains sont actuellement en grève de la faim. Ils demandent simplement une perspective d’avenir.
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Lorsque débute le soulèvement qui allait renverser le régime de Kadhafi, environ un million cinq cent mille travailleurs immigrés vivaient en Libye. Pays producteur de pétrole, elle a en effet d’importants besoins de main-d’oeuvre.
La guerre a provoqué le départ de la plupart de ces immigrés vers les pays voisins, d’où la plupart d’entre eux ont été rapatriés dans leur pays d’origine. Ceux qui avaient fuit leur pays à cause de la guerre ou de la dictature, et qui ne pouvaient pas y rentrer, ont été accueillis dans un camp de tentes en plein désert, en Tunisie, près de la frontière libyenne, à Choucha.
Les demandes d’asile de ces personnes ont examinées par le HCR (Haut Commissariat aux Réfugiés des Nations unies), qui gère aussi le camp, et une partie des celles qui ont obtenu le statut de réfugié ont été réinstallées dans d’autres pays (Europe, Nouvelle-Zélande, Canada…) Mais en décembre 2011, le HCR a interrompu le programme de réinstallation, et 228 réfugiés sont restés dans le camp de Choucha, avec les personnes à qui le HCR a refusé le statut de réfugié.
Aujourd’hui, les réfugiés de Choucha en appellent à la solidarité internationale. Le HCR a décidé de fermer le camp en juin prochain. La demande des réfugiés d’être réinstallés dans un autre pays et des personnes dont la demande a été rejetée de voir leur situation à nouveau examinée se heurte au refus de dialogue du HCR et à la répression de la police tunisienne.
La seule proposition du HCR est de faciliter l’installation en Tunisie de ceux qu’il a reconnu comme réfugiés. Quand aux autres ils doivent disparaître, l’eau et l’électricité leur a plusieurs fois été coupés dans le camp. La Tunisie n’a pas de loi sur l’accueil des réfugiés, et les personnes qui y resteraient seraient simplement tolérées par les autorités, dans un contexte de crise économique et de fort racisme à l’entre des personnes originaires d’Afrique noire.
Une quarantaine de réfugiés sont actuellement en grève de la faim.
Voici le texte de la pétition « Pour la réinstallation des victimes de la guerre en Libye dans des pays sûrs » que nous vous invitons également à signer sur http://www.change.org/en-GB/petitions/unhcr-governments-of-australia-canada-eu-newzealand-norway-swiss-usa-resettlement-for-the-victims-of-the-libyan-crisis?utm_source=guides&utm_medium=email&utm_campaign=petition_created
« Nous sommes un groupe ayant obtenu le statut de réfugié par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).
Nous sommes 228 réfugiés vivant dans le camp de Choucha en Tunisie. Nous venons de différents pays – le Soudan, la Somalie, l’Érythrée, l’Éthiopie et le Tchad. Il y a également 34 Érythréens vivant à Médenine.
Nous avons fui la Libye vers le camp de Choucha en Tunisie où nous avons trouvé refuge après la guerre et les frappes aériennes de l’OTAN. Nous craignions pour nos vies.
Le HCR, qui gère le camp de Choucha, a mis fin au programme de réinstallation le 1 décembre 2011. Mais certains d’entre nous ont atteint le camp avant septembre 2011, d’autres fin novembre mais n’ont été enregistrés au camp de Choucha qu’en décembre. Quelques-uns sont arrivés après Décembre et ont été contraints de vivre à Médenine.
Nous avons été choqués par la décision du HCR de séparer nos cas de celui des autres réfugiés du camp de Choucha et de de ne pas envoyer nos dossiers de réinstallation dans un pays tiers.
Le HCR a décidé de fermer le camp en Juin 2013 et d’imposer un programme d’«intégration locale» en Tunisie.
Nous ne voyons pas cela comme une solution viable pour les raisons suivantes:
1. La discrimination raciale que nous avons connu – et dont nous faisons encore l’expérience – en Tunisie dans de nombreux domaines de la vie, même dans l’endroit le plus humanitaire dans le pays, les hôpitaux. En outre, les Erythréens vivant à Médenine, qui sont pour la plupart chrétiens, sont confrontés à la discrimination religieuse.
2. L’absence de la sécurité et de sureté dans le pays en raison de sa situation instable. Par exemple, une ville tunisienne nommée Ben Garadane est restée sans aucun policier pendant trois semaines en raison de manifestations des citoyens locaux.
3. Il n’existe aucune loi protégeant et garantissant les droits des réfugiés en Tunisie.
La preuve vivante de l’échec de cette expérience de «l’intégration locale» est ce qui est arrivé aux réfugiés à Médenine, comment ils ont été traités par les citoyens locaux et le nombre de fois où ils se sont plaints auprès du HCR à ce sujet.
Ce sont donc les principales raisons qui font que nous rejetons l’«intégration locale» en Tunisie.
Parce que nous sommes à la recherche d’une vie dans la dignité et le respect, nous avons commencé un sit-in devant le bureau du HCR à Tunis qui se poursuit depuis le 26 Mars. Nous nous sommes également engagés dans une grève de la faim illimitée depuis le 29 Mars.
Notre seule exigence est d’avoir une chance égale à celles des autres réfugiés, nos dossiers doivent être envoyés aux pays de réinstallation qui ont un système efficace de protection. Pays où, comme d’autres réfugiés vivant dans le camp de Choucha, nous serons respectés et traités comme des êtres humains.
Nous avons juste besoin de vivre une vie normale comme tout autre être humain. C’est notre seule demande. »
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