TUNISIE: La révolution continue “Dernières infos”

le 27 janvier 2011

Le jour du remaniement ?

Il avait été annoncé d’abord mardi, puis reporté à mercredi. Le remaniement ministériel en Tunisie pour apaiser la colère de la rue devrait être finalement annoncé ce jeudi, a déclaré mercredi soir le porte-parole du gouvernement de transition. Dans un premier temps, les autorités avaient prévenu que ce remaniement aurait pu intervenir “à une heure tardive” mercredi.

Ce report fait suite à d’intenses discussions qui s’éternisent depuis deux jours, en raison de désaccords sur l’ampleur que doit prendre ce remaniement, selon des sources proches de ces négociations. Le Premier ministre Mohammed Ghannouchi serait prêt à sacrifier trois ministres titulaires des portefeuilles de souveraineté (Défense, Intérieur, Affaires étrangères) issus du RCD, l’ancien parti de Zine Ebedine Ben Ali. Mais la puissante Union générale des travailleurs tunisien (UGTT) ferait en coulisses le forcing pour obtenir la tête d’au moins deux autres ministres issus du RCD et titulaires de ministères techniques. Elle se réunit une dernière fois aujourd’hui pour prendre sa décision.

Reprise des manifestations ce matin à Tunis

En attendant l’annonce du remaniement, plusieurs centaines de manifestants défilaient ce matin, comme ces derniers jours, devant les bureaux du Premier ministre.

Auparavant, , contrairement à ces derniers jours où des manifestants s’étaient heurtés aux forces de l’ordre en bravant le couvre-feu, la nuit de mercredi à jeudi avait été relativement calme.

Grève générale et grande manifestation à Sidi Bouzid

L’UGTT organise une grève générale aujourd’hui dans la ville d’où est partie la révolution. Des milliers de manifestants ont défilé dans la rue aux cris de “non au vol de la révolution”.

Le beau-frère de Ben Ali au Canada

Belhassen Trabelsi -frère de Leïla Trabelsi, l’épouse de l’ex-président, sa femme, leurs quatre enfants et leur gouvernante, ont atterri jeudi dernier à Montréal à bord d’un avion privé, selon les quotidiens La Presse et The Globe and Mail, ainsi que la chaîne LCN.

Le mandat d’arrêt international lancé contre lui par Tunis pourrait conduire Ottawa à l’expulser.

Devant les bureaux du Premier ministre, dimanche 23 janvier.

Reuters/Zohra BensemraPar RFI

En Tunisie, partie samedi 22 janvier du centre du pays, « la caravane de la libération » a fait son entrée tôt ce dimanche matin 23 janvier dans la capitale Tunis. Motos, voitures, camionnettes, tous les moyens ont été utilisés pour rejoindre Tunis. Plus de 3 000 mille personnes, en majorité des jeunes, assiègent la primature pour réclamer la démission du gouvernement de transition.

Notre dossier spécial :
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Venus de provinces ou habitants de la capitale, les Tunisiens sont nombreux dans les rues de Tunis. Ils exigent la démission du gouvernement de transition et surtout l’évincement des ministres issus du régime Ben Ali.

Ils étaient plusieurs milliers ce dimanche devant le siège du palais de la Kasbah où travaille Mohammed Ghannouchi, le Premier ministre de la transition. « Nous sommes venus de Menzel Bouzaiane, de Sidi Bouzid, de Regueb pour faire tomber les derniers restes de la dictature », scandait un des manifestants.

Les autorités, pour leur part, ont annoncé que deux anciens très hauts dignitaires du régime Ben Ali avaient été placés en résidence surveillée. Il s’agit de l’ancien ministre de l’Intérieur Abdallah Kallel et de l’ancien conseiller présidentiel Abdel Aziz Ben Dhia.

Le patron de la chaîne privée Hannibal arrêté pour « haute trahison »

Les termes du communiqué de l’agence de presse tunisienne sont particulièrement cinglants ce dimanche soir. Larbi Nasra, le propriétaire privé de la chaîne privée Hannibal, est en fait accusé de «haute trahison» et de complot contre la sécurité de l’Etat.

Selon l’agence de presse, Larbi Nasra voulait faire échouer la révolution des jeunes et semer la discorde en diffusant de fausses informations sur sa chaîne de télévision. Des termes forts qui sentent un peu le règlement de comptes surtout quand on sait que Larbi Nasra est lié à la famille de l’épouse de l’ex-président Ben Ali, la famille Trabelsi, détestée pour s’être largement servie dans les deniers publics.

Une arrestation dont les motifs sont donc finalement assez flous pour le moment, d’autant plus que beaucoup de Tunisiens ont plutôt salué ces derniers jours la couverture équilibrée des évènements dans le pays par cette chaîne avec pour la première fois des débats qui faisaient intervenir des acteurs politiques de tous bords.

La diffusion des programmes de la chaîne a été coupée dimanche soir, mais certains la qualifient déjà de première atteinte à la liberté d’expression en Tunisie.

Par FTV (avec AFP)

Des membres de la famille de l’ancien président tunisien déchu Ben Ali sont arrivés vendredi au Canada en jet privé
Une source gouvernementale à Ottawa a confirmé l’information samedi à l’AFP. Selon le Journal de Québec, il s’agit d’un des frères de la femme de Ben Ali, son épouse, leurs 2 enfants et leur gouvernante.

Jeudi, 33 membres de la  famille de l’ancien couple présidentiel ont été arrêtés en Tunisie, mais les autorités n’ont pas révélé leurs identités.
 

M. Ben Ali s’est réfugié en Arabie Saoudite. Plusieurs pays européens ont gelé ses avoirs et ceux de sa famille, qui s’était fortement enrichie sous sa présidence.

Imed Trabelsi, maire de la Goulette, est vivant et aux mains de la police
Donné pour mort la semaine dernière, le neveu de l’épouse de Ben Ali est bien vivant et aux mains de la police, a annoncé vendredi le ministre de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse.

Samedi 15 janvier, un membre du personnel de l’hôpital militaire de Tunis avait indiqué qu’Imed Trabelsi avait succombé la veille à une blessure par arme blanche.

“Le chouchou de Leïla a été poignardé ces derniers jours et admis aux urgences. Il est décédé vendredi”, avait-il affirmé. Mais depuis plusieurs jours, des rumeurs le donnaient encore en vie, après la diffusion sur internet d’une vidéo le représentant aux mains de la police.

Imed Trabelsi avait été “élu” en mai 2010 maire de La Goulette, une commune au nord de Tunis, sur laquelle il régnait bien avant les élections. Il avait été poursuivi sans succès en France pour “vols en bande organisée” pour s’être approprié le prestigieux yacht de Bruno Roger, l’un des dirigeants de la Banque Lazard et proche de l’ex-président Jacques Chirac et de l’actuel  chef de l’Etat Nicolas Sarkozy. En mai 2007, la justice française avait émis un mandat d’arrêt à son  encontre, mais la justice de son pays avait refusé de l’extrader.

33 proches de Ben Ali arrêtés, enquête ouverte
Une source officielle a indiqué jeudi qu’une enquête serait être ouverte pour que les membres du clan de l’ancien président soient traduits en justice.

La télévision tunisienne a diffusé des images d’un véritable trésor de guerre constitué de bijoux, montres et cartes bancaires saisis lors des arrestations jeudi de 33 proches de l’ancien président Ben Ali.

Le Comité tunisien des musées a lancé un appel aux autorités pour ordonner “la saisie des pièces archéologiques dont regorgent les palais et maisons appartenant aux membres les plus en vue de l’entourage de l’ancien président”.

Une enquête judiciaire pour “acquisition illégale de biens”, “placements financiers illicites à l’étranger” et “exportation illégale de devises” a été ouverte mercredi par la justice tunisienne contre le président déchu et sa  famille.

Elle vise nommément l’ancien chef d’Etat, sa femme Leila Trabelsi, ainsi que “les frères et gendres de Leila Trabelsi, les fils et les filles de ses frères, et toute personne dont l’enquête prouvera l’implication dans ces crimes”.

Gel des avoirs de Ben Ali en France, Suisse, et bientôt dans l’UE
Quelques heures après l’annonce de la fuite de Ben Ali, la France avait annoncé avoir pris “les dispositions nécessaires” pour bloquer d’éventuels “mouvements financiers suspects concernant des avoirs tunisiens en France”. La Suisse lui a emboîté le pas mercredi en décidant de bloquer d’éventuels  fonds de l’ex-président tunisien et de son entourage dans la Confédération  helvétique.

Jeudi, les pays européens sont tombés d’accord lors d’une réunion d’experts sur le principe d’un gel des avoirs du président déchu et de ses proches. “On a un consensus”, a souligné une source diplomatique européenne à l’AFP. Mais des détails restent encore à préciser. L’UE attend à présent que les nouvelles autorités tunisiennes au pouvoir  lui transmettent une liste précise des personnes à cibler pour ces sanctions, selon le diplomate.

De son côté, l’Etat tunisien a fait savoir qu’il récupèrerait tous les avoirs appartenant à la famille de Ben Ali, a indiqué jeudi le ministre de l’Industrie et de la Technologie. L’Etat récupèrera tous les avoirs, que ce soit des actions de sociétés ou des biens immobiliers et assurera, sous une forme ou une autre, la direction de ces entreprises, a-t-il ajouté.

Plainte de trois ONG pour corruption contre Ben Ali
Trois ONG ont annoncé mercredi avoir déposé plainte à Paris, notamment pour corruption, contre l’ex-président tunisien et son entourage. Outre la corruption, la plainte déposée par Sherpa, Transparency International et la Commission arabe des droits humains vise le délit de détournement de fonds publics, abus de biens sociaux, abus de confiance et blanchiment aggravé commis en bande organisée.

“La fortune personnelle de l’ancien président tunisien, M. Zine el-Abidine Ben Ali, et de son épouse, Mme Leïla Ben Ali née Trabelsi, serait estimée à près de 5 milliards de dollars”, affirment les plaignants qui reprennent des informations parues dans la presse. Sherpa affirme en outre que l’ex-président tunisien “possède au moins une propriété dans Paris évaluée à elle seule à 37 millions d’euros”

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