JOUHA….Du surréalisme avant les surréalistes (Partie 2)

Télécharger le texte JOUHA-2.doc Par: ACHOUR BEN FGUIRA

Comme promis, la première de ces histoires sera française. Pour l’introduire, il nous faut parler d’un chanteur et d’une chanson. Le chanteur c’est Ray Ventura, mort en 1979, autant dire hier ; un talentueux musicien qui a occupé le devant de la scène sur plus de quatre décennies. Ses chansons sont nourries à la veine comique et si certains d’entre vous se sont trémoussés au rythme de « Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ? », reprise, par exemple et entre autres, par le Grand Orchestre du Splendid, qu’ils sachent que cette chanson est signée Ray Ventura. Tout comme cette autre chanson, archi-classique « Les chemises de l’archiduchesse sont-elles sèches ? archi-sèches ? », Exercice de diction auquel l’artiste s’adonne par la voix d’un garçon qui zozote, d’un Auvergnat qui chochotte et d’un bègue qui s’y perd…

Mais la chanson qui nous intéresse ici et qui est en rapport avec notre Jouha est : « Tout va très bien Madame la Marquise ». Classique parmi les classiques, elle occupe une place de choix dans les anthologies consacrées à la chanson française. Quant à la Marquise qu’elle met en scène, c’est une riche aristocrate absente de son château depuis deux semaines. Aussi, téléphone-t-elle pour avoir des nouvelles. Son valet, James, l’assure que « tout va très bien, Madame la Marquise ». Cependant, « on déplore un tout petit rien, un incident, une bêtise, la mort de votre jument grise, mais à part ça, Madame la Marquise, tout va très bien, tout va très bien ». La mort de cette jument est le premier chainon dans la chaine de faits et de causes qui vont s’abattre sur la tête de la pauvre Marquise. Plus elle va chercher à savoir, plus les catastrophes vont tomber. Ainsi, la jument « a péri dans l’incendie qui détruisit vos écuries » ; et si « l’écurie brula, Madame, c’est que le château était en flammes ». Finalement, elle va apprendre le fin mot de toute l’histoire. Voilà, le mari de la Marquise, « apprenant qu’il était ruiné, à peine fut-il revenu de sa surprise, que Monsieur le Marquis s’est suicidé, et c’est en ramassant la pelle, qu’il renversa toutes les chandelles, mettant le feu à tout le château, qui se consuma de bas en haut, le vent soufflant sur l’incendie, le propageant sur l’écurie. Et c’est ainsi qu’en un moment, on vit périr votre jument, mais à part ça, Madame la Marquise, tout va très bien, tout va très bien ».

Telle est la chanson de Ray Ventura ; et voici son rapport avec Jouha…
Jouha, villageois, se rend en ville. Il descend chez un de ses amis, originaire du même village que lui et installé en ville de fraîche date. Les villageois installés en ville deviennent rapidement des citadins et leurs mœurs s’en ressentent. Pour recevoir les invités, ils n’ont plus les mêmes dispositions ni les mêmes attentions. Que voulez-vous, la ville a d’autres exigences, d’autres logiques… et d’autres prix aussi ! Néanmoins, Jouha est reçu, tant bien que mal, à contrecœur, mais reçu tout de même. Son hôte lui sert ce qu’il a de disponible, du pain et des lentilles. Pendant que l’un est occupé à calmer sa faim, l’autre lui pose des questions sur le village, la famille…

– Tu dis que tu es passé devant ma maison récemment, est-elle toujours aussi solide, telle que je l’ai bâtie de mes mains ?

– Elle est la plus imposante de tout le village…

– Et Oum Outhmân, comment va-t-elle ?

Ici, on comprend que cette Oum Outhmân n’est autre que l’épouse de celui qui demande de ses nouvelles. On comprend également qu’il a un fils nommé Outhmân, puisque « Oum » veut dire « mère » en arabe. Jouha, tout en avalant son repas, répond de son mieux :

– Je l’ai laissée telle que tu la connais, resplendissante de bonheur et de sérénité…

– Et mon fils, Outhmân, comment va-t-il ?

– Je l’ai vu courant et sautillant comme un daim…

– Et ma chamelle, est-elle bien portante ?

– Sa bosse est luisante de santé et son poil est bien prometteur…

– Et mon chien, est-il toujours aussi bon gardien ?

– Ses aboiements rassurent tout le quartier et personne ne traverse la rue sans son autorisation…

– Oh, merci, Jouha, pour toutes ses bonnes nouvelles ! Tu as rempli mon cœur de bonheur…

Ce disant, l’homme au cœur rempli de bonheur, consciemment ou non, débarrasse le repas de devant son invité, alors que ce dernier est encore affamé. Jouha est choqué, bouillant de rage, de frustration et d’indignation. Une fois le repas en sécurité à la cuisine, le maître des lieux revient à la charge :

– Alors, mon ami, redis-moi toutes ces bonnes nouvelles du village. Comment va mon chien ?

– Ton chien ! Mais il est mort !

– Mort ! Mais de quoi ?

– Il s’est étouffé avec un os du cadavre de ta chamelle…

– Oh non ! Ma chamelle est morte ?

– Mais oui, elle a glissé avec un chargement d’eau mal ajusté qu’on transportait pour arroser la tombe d’Oum Outhmân…

– Quoi ! Oum Outhmân est morte ! Mais de quoi ?

– De tristesse, pour la mort de son fils Outhmân…

– Oh mon Dieu ! Outhmân est mort ? Mais quand, comment ?

– La maison s’est écroulée sur lui alors qu’il faisait la sieste…

Telle est l’histoire jumelle de la chanson de Ray Ventura ; elle figure, avec des variantes plus ou moins proches, dans bon nombre d’ouvrages arabes datant de l’époque abbasside. Il suffit de remplacer la jument grise par la chamelle, la maison par le château, le marquis ruiné par la femme morte de tristesse, pour avoir… la version originale de « Tout va très bien, Madame la Marquise »…

Une autre histoire de Jouha qui se passe en France. Elle date de nos jours et mêle immigration, cousinage et entraide…
Immigré de longue date en France, Jouha s’est installé à Paris, en plein boulevard Saint-Germain, dans une baraque où il vend des sandwichs merguez. Attirés, par la fumée, par la bonne odeur des merguezs grillées, les clients affluent en nombre et les affaires de Jouha prospèrent en se moquant allègrement de la crise. Un jour, un cousin arrivant du bled se pointe devant la baraque de Jouha. S’étant reconnus, les deux hommes se jettent dans les bras l’un de l’autre. Et ce sont des salamalecs à ne plus en finir, des nouvelles échangées sur le bled, la famille, les parents, les cousins, les voisins…

– Ah que ça me fait plaisir de te voir alors ! Approche, approche, que je sente l’odeur du bled à travers toi… Tiens, assieds-toi ici… Tu veux un sandwich merguez, une canette ? Vas-y, vas-y, sers-toi, mange, ne te gêne pas…

Tout en se restaurant, le cousin blédard observe ce qui passe autour de lui. Pas de doute, les affaires de Jouha sont prospères… Il est plus que raisonnable de lui demander un prêt, de quoi voir venir en attendant des jours meilleurs, le temps de trouver du travail, un logement…

– Ah ça, cousin, très cher cousin, l’argent, je ne peux pas ! Sandwichs merguez, canettes, autant que tu veux… Mais l’argent, impossible…

– Comment ça impossible ! Nous sommes parents, du même village, tes affaires marchent très bien… Je vois ta voiture garée à côté, une luxueuse bagnole qui coûte une fortune ! On m’a dit que tu habites à Neuilly en plus ! Avec tout ça tu ne peux pas me prêter un peu d’argent an attendant que…

– Mais mon cousin, mon très, très cher cousin… Tu ne comprends rien encore aux affaires… Je ne peux tout simplement pas te prêter de l’argent… Tout ce que tu veux, sauf ça…

– Mais pourquoi ? Pourquoi !

– Comment pourquoi ! Tu vois le bâtiment en face, là ? Qu’es-ce que tu lis, hein ? Qu’es-ce que tu lis ? BAN-QUE-DE-FRAN-CE… C’est la Banque de France, là ! On ne plaisante pas avec ça ! J’ai signé un accord avec eux, figure-toi ! Eux, ils ne vendent pas de sandwichs merguez et moi je ne prête pas d’argent…

Sans commentaires, sinon bonjour la solidarité entre cousins arabes !

Restons en Europe et partons avec Jouha en Russie…
Leonid Brejnev, l’ex numéro un de l’ex Union Soviétique, est connu pour être un chasseur émérite. Au moindre trou dans son emploi du temps, il s’envole vers son Ukraine natale pour s’adonner à son sport favori. Ne l’accompagnent dans ces escapades que les plus méritants des plus méritants de sa garde rapprochée ; le must du must. Pour avoir une idée à quel point les places sont chères, il suffit de penser, par exemple, au président Mitterrand et sa roche de Solutré, voire même, pourquoi pas, il faut de tout pour faire un monde, au président Sarkozy et son plateau des Glières…

Mais que les places soient chères ou pas, dans cette assemblée des happy few, Jouha réussit toujours à trouver la sienne. Ce jour-là donc, le voilà à côté de Brejnev. A proximité d’une mare, un groupe de canards prend son envol ; Brejnev épaule, vise et tire. Rien ne se passe cependant et les canards continuent allègrement leur vol ; mieux, ils ne paraissent même pas avoir remarqué qu’un chasseur ait mis leur vie en danger. C’en est trop pour Brejnev, autour duquel les têtes se baissent, l’embarras se répand, la gêne devient palpable… Seul Jouha, comme d’habitude, trouve le mot pour sauver la situation :

– Incroyable ! C’est la première fois que je vois des canards morts qui continuent de voler !

Belle spontanéité et beau sens de l’à propos, mais on voit bien qu’il s’agit là d’une réponse faite par un Jouha non arabe. Car, pour justifier l’injustifiable et glorifier l’échec, les Arabes, il faut le reconnaître, jouent parmi l’élite mondiale, voire, hors catégorie. La preuve, voici la réponse de leur Jouha quand la même déconvenue est arrivée à un fier et glorieux président arabe :

– Soubhana Allah, Mayyita wa ttir, yahia sani3 attaghyîr !

Si vous ne comprenez pas tout, c’est normal ; non seulement c’est de l’arabe mais en plus c’est de la poésie ! Il est naturel que pour un peuple de lettrés, comme le sont tous les Arabes, leur Jouha s’adonne à la poésie à l’occasion ; traduction donc, avec air musique et rime :

– Gloire à Allah tout Puissant ! Même morts les canards volent vraiment ! Vive l’Artisan du Changement !

Cet Artisan du Changement est un des multiples titres dont sont honorés les chefs d’états arabes, tout comme le Père de la Nation, le Combattant Suprême, le Premier Citoyen, le Frère Colonel, le Sauveur de Patrie, quand ce n’est pas la Fierté de l’Humanité, le Guide des Guides, la Lumière dans les ténèbres… Et encore, ce n’est là qu’une goutte dans l’inépuisable torrent de titres et de surnoms mis à disposition des glorieux présidents arabes, les derniers glorieux sur terre…

Pour terminer ce pot-pourri drolatique d’histoires de Jouha, repartons de l’autre côté de la mer, dans son Orient originel, son élément naturel en somme.

Le personnage qui revient le plus souvent dans les histoires de Jouha est son âne, compagnon fidèle et docile un jour, bête hargneuse et têtue le lendemain, à l’image de son maître, quoi ! De ce perpétuel affrontement entre l’homme et l’animal, naissent les situations les plus absurdes, les plus aberrantes, à l’instar de ce qui se passe dans cette histoire qui, comme pour doubler l’absurde de la situation, met en scène Jouha et deux ânes.

Tous les soirs, avant de s’endormir, Jouha, en paysan avisé et responsable, prend le soin de faire un tour complet dans l’écurie. Les moutons sont enfermés dans leur enclos, la vache est dans le sien et les deux ânes sont solidement attachés aux anneaux fixés dans les murs, Jouha peut dormir tranquille…

Eh bien pas du tout ! A son réveil le lendemain, il découvre qu’un des deux ânes a réussi à se détacher. Dans le verger à côté de la maison, fierté de Jouha autant que son casse-croûte, les dégâts sont plus importants que ceux causés par un éléphant dans un magasin de porcelaine. La sale bête a tout saccagé, tout piétiné, tout mangé. A la fin, pour mieux digérer sans doute, le voilà paisiblement allongé au beau milieu des carrés de tomate. Son ventre, à vu d’œil, a doublé de volume. Jouha est fou de rage, bouillonnant de colère… Il se saisit d’un bâton et fonce sur l’âne. Pas celui auquel on pense, cependant ! Ni une ni deux, Jouha fait abattre toute sa colère, toute sa hargne, sur l’âne resté attaché. La pauvre bête, sous la grêle de coups, ne peut que se cambrer, se débattre, sautiller, donner des sabots, ahaner, braire ; autant de bruits qui ont fini par réveiller la femme de Jouha. Elle accourt affolée…

– Mais qu’est-ce qu’il t’a fait ? Arrête, tu vas le tuer…

– Qu’est-ce qu’il m’a fait ! Va voir à côté…

Elle s’y précipite, constate et ne tarde pas à revenir, encore plus affolée…

– Mais ce n’est pas lui qui a fait tout ça ! C’est l’autre, l’autre… Celui-là n’a rien fait, le pauvre…

– Le pauvre ! On voit bien que tu ne connais rien aux ânes, toi ! S’il avait pu se détacher, il aurait fait pire !

Jouha punit l’intention, en quelque sorte. Il punit non pas ce qui est arrivé, mais ce qui aurait pu arriver, une notion qui est toujours à la mode ; elle est même de plus en plus d’actualité, avec tous ces discours sur le risque zéro, le fichage, la surveillance, le principe de prévention…

Dans la même veine absurde, voici une autre histoire qu’on pourrait classer dans le rayon famine et disette, car elle dit assez la faim et la privation, aussi bien que dans le rayon surréalisme ou non-sens tel que le conçoit, par exemple, l’une de ses figures les plus illustres, Mark Twain, le père de Tom Sawyer et d’Huckleberry Finn, lui qui disait « Arrêter de fumer ? Mais rien de plus facile, je fais ça vingt fois par jour ! ».

Se promenant en ville, un homme, le ventre creux et la poche idem, tombe, comme un fait exprès, devant un restaurant. Derrière le grill, le restaurateur, un éventail à la main, est en train de dorer quelques morceaux de viande. L’odeur et la fumée sont telles qu’elles font des ravages dans l’estomac du malheureux affamé ; une odeur aussi irrésistible qu’une bourse pleine d’argent. Il s’arrête, hésite, pèse le pour et le contre… Finalement, il sort un morceau de pain de sa poche et l’expose quelques instants aux saveurs du restaurant. Une fois le pain bien imbibé d’odeur et de fumée, il se met à manger ; un sandwich fumé, en quelque sorte, à moins que ce ne soit un sandwich-fumée ! Mais ce n’est guère du goût du restaurateur, quand même ! Il prend ça pour de la grivèlerie et demande à être payé pour l’odeur de sa cuisine. Tu payes, je ne paye pas ; les voilà devant le juge. Or, le juge n’est autre que Jouha. Après avoir pris connaissance des détails de l’affaire, il demande au plaignant :

– À combien estimes-tu le prix de l’odeur qu’a mangée cet individu ?

– Cinq dirhams, monsieur le juge.

– C’est un prix raisonnable pour une si bonne odeur. Paye-lui cinq dirhams…

– Mais monsieur le juge, c’est cher payé pour une odeur qui se répand toute seule…

– Paye et ne discute pas l’autorité de la chose jugée ; donne cinq dirhams…

Le condamné se plie à la volonté de la justice. Il fouille dans les plis de ses vêtements et sort une bourse plate comme une galette. Elle contient quand même cinq dirhams ; il les remet au juge Jouha, qui les prend, les compte et appelle le plaignant :

– Viens prendre ton dû, approche…

Triomphant, le restaurateur s’avance ; voilà une affaire rondement bien menée, juteuse comme un gigot ! Il tend la main. Mais Jouha, gardant l’argent dans ses deux mains arrondies, se contente de faire tinter les pièces de monnaie à l’oreille de l’avide restaurateur :

– Vous voilà quittes ; il te paye le tintement de son argent contre l’odeur de tes plats. La séance est levée.

Classons ce jugement dans le chapitre des jurisprudences propres à Jouha et passons à l’histoire suivante, une histoire de justice encore…

Ici, il s’agit de corruption, coutume bien enracinée chez l’homme, sous tous les cieux et dans toutes les sphères. Elle n’est jamais aussi active que quand elle est passive…

Deux respectables commerçants, de collègues sont devenus rivaux puis ennemis. Ils ne se supportent plus. L’un d’eux, voulant ridiculiser son ennemi, loue les services de Jouha :

– Ecoute-moi bien, tu connais Untel ; tous les après-midis il prend place avec ses amis devant son magasin. Si tu lui craches à la figure devant tout le monde, je te donne mille dinars…

Mille dinars de l’époque, c’est sans doute une somme irrésistible. Allez, disons dix milles euros de nos jours ; puisque Jouha accepte sur le champ, d’autant plus que la moitié sonnante et trébuchante est payable de suite, l’autre moitié une fois mission accomplie. Sa bourse alourdie de cinq cents dinars dans la poche, Jouha, sans tergiversation aucune, fonce sur Untel assis au milieu de ses amis et, ostensiblement, lui crache à la figure. C’est là un acte grave que seule la justice peut trancher. Jouha, Untel et quelques témoins de bonne foi se trouvent donc devant le cadi :

– Reconnais-tu les faits, Jouha ?

– Absolument, monsieur le juge ; mais j’ai un firman royal qui m’autorise à faire cela…

– Un firman royal ! Montre-moi ça !

Jouha sort sa bourse alourdie de cinq cents dinars et la met entre les mains du juge. Ce dernier, après un minutieux examen de cette pièce à conviction, la déclare authentique :

– C’est signé de la main même de sa majesté ; avec un firman pareil, il peut te cracher à la figure et à la figure de tout le monde, même à la mienne s’il le veut…

Jugez, jugez, il en restera toujours quelque chose…

Terminons par cette histoire contemporaine. Elle se passe dans un pays arabe, peu importe lequel. Un dangereux groupe terroriste a réussi à enlever le glorieux président de la république et exige pour le libérer une rançon de cent millions de dollars. A défaut, le groupe menace de brûler le glorieux président à l’essence. Patriote compatissant, Jouha fait la quête auprès des passants, des automobilistes…

– Frère, c’est pour la libération de notre bien aimé président ; sinon c’est l’essence qui l’attend…

– Et les gens donnent combien en moyenne ?

– Chacun donne ce qu’il peut… Généralement entre une et deux litres d’essence…

A bon entendeur… Ou encore, rira bien qui rira le dernier…

Achour ben Fguira

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