57 ans après le 05 décembre 1952 nous réclamons : Vérité et Justice pour Farhat Hached, leader syndicaliste tunisien assassiné des mains de « l’escadron colonial de la mort »
Cinquante ans après l’indépendance de la Tunisie, l’assassinat de Farhat Hached demeure un grand mystère. Alors que quelques dossiers noirs de l’époque coloniale commencent à s’entrouvrir comme les massacres du 17 octobre 1961 ou l’affaire Ben Barka, le silence entoure toujours l’affaire Hached.
Silence des archives, silence de la « République », silence et haussement d’épaules de l’Etat tunisien. « Laissons les morts enterrer les morts », voilà le commun mot d’ordre.
En Tunisie, la commémoration du cinquantenaire de l’indépendance a pris la tournure protocolaire prévisible loin du souci de vérité et de justice qu’on était en droit d’attendre pour la mémoire du fondateur de l’UGTT.
De ce côté-ci de la Méditerranée, le vent mauvais du révisionnisme et de la nostalgie de l’Empire souffle sur le parlement tenté de magnifier l’histoire coloniale et de célébrer le rôle positif de « la plus grande France ».
Pourtant les faits sont les faits : le 5 décembre 1952, Farhat Hached est froidement assassiné. Le leader syndicaliste était devenu une figure emblématique du mouvement national dans son ensemble, à cette époque de grandes tensions qui préludait à l’indépendance. Les tueurs de la « Main rouge » courent toujours et les commanditaires n’ont toujours pas été démasqués.
Il est pourtant établi que cet « escadron colonial de la mort » est lié aux services secrets français et devait s’illustrer par une série d’autres sales besognes tout au long des années 50 et 60 contre des combattants maghrébins. L’implication des autorités coloniales et de la Métropole dans l’assassinat est avérée et soutenue par d’éminents historiens.
Comme tout crime d’Etat, cet acte est imprescriptible. C’est pourquoi, nous, citoyens de tunisie : syndicalistes, historiens, juristes, militants des droits de l’Homme, associatifs des deux côtés de la Méditerranée…, conscients qu’une histoire partagée doit être assumée, que la mémoire commune pour être pacifiée exige un devoir de vérité, demandons que les archives relatives à cette affaire soit ouvertes pour permettre enfin à la justice et aux historiens de procéder aux investigations nécessaire.
Comité Vérité et Justice pour Farhat Hached
verité.assassinat.fhached@gamil.com