Le comité central du Parti démocrate progressiste, réuni dans la nuit du samedi 10 octobre au dimanche 11 octobre 2009 au siège central du parti à Tunis, sous la présidence de la secrétaire générale Mme maya Jeribi, a pris la décision de boycotter les élections législatives du 25 octobre prochain. Dans la réunion à laquelle ont pris part à titre d’observateurs les candidats des 26 listes du parti aux élections législatives, deux options ont été soumises au vote après une discussion qui a duré 7 heures environ : la participation à la campagne électorale ou le retrait du parti des élections. La deuxième option a recueilli 73 % des voix.
Le PDP, qui a pris part à toutes les législatives depuis 1986, a vu ses listes invalidées abusivement dans 17 circonscriptions ce qui représente 80 % de l’électorat. Seules neuf listes ont été acceptées (contre 16 en 2004), celles des circonscriptions du Kef, de Siliana, de Gabès, de Zaghouan, de Medenine, de Nabeul, de Tataouine, de Mahdia et de Kebili. Il faut noter également que 13 membres dirigeants du parti présidant des listes, y compris sa secrétaire générale, ont été écartés de la compétition électorale de manière indue et illégale.
Ayant constaté que leur parti a été évacué du Grand Tunis et la plupart des villes principales du pays, les membres du CC ont conclu que les élections ont perdu leur caractère national. Ils ont relevé également la volonté du pouvoir de marginaliser l’opposition démocratique et le PDP en particulier, et dénoncé la partialité du Conseil Constitutionnel qui a donné totalement raison à l’administration et s’est réduit à une boîte à résonance du pouvoir exécutif soumis lui-même au parti hégémonique : le RCD.
Notons déjà que la liste du PDP dans la circonscription de Nabeul a été avertie la veille par la Wilaya qu’elle ne sera pas en mesure d’afficher son manifeste électoral.
La motion émanant de la réunion a souligné que l’invalidation massive des listes du parti était une décision politique exécutée par une administration subordonnée ce qui reflète la volonté du pouvoir d’exclure le parti des institutions représentatives. Elle a estimé que cela constitue une véritable atteinte aux règles du jeu politique et une infraction flagrante au Code électoral élaboré pourtant par le pouvoir lui-même, d’autant que le candidat du PDP aux présidentielles M. Ahmed Néjib Chebbi a déjà exclu au moyen d’une loi sur mesure.
Pour le bureau de presse Rachid khechana