Les sifflés de la marseillaise, les signes et les symboles

Le défoulement n’est jamais une solution et son remède n’est jamais dans l’anathème ni dans les préjugés aveugles : Il est l’analyse lucide, l’action adéquate au bénéfice de tous.

« Sport et violence », « sport et argent », « sport et nationalisme », « sport et idéologies extrémistes », « sport et manipulations des divers pouvoirs », « sport et terminologie journalistique de combat et de guerre », etc… Ces quelques titres nous indiquent de façon simple et pertinente la complexité de la réalité sociologique du sport, la diversité des approches et la multiplicité des points de vue.

Plusieurs pistes sont à creuser, pour remédier à la situation actuelle, celle d’un sport qui risque d’être dénaturé dégradé, mais en tout cas, devenu dans le système capitaliste dominé par les pouvoirs financiers et d’argent et marque de réussite fantasmée et très nocivement propagée . L’image de ce sport « vache à sous » brutal, brutalisant et abrutissant est l’image construite par les agents de la société de spectacle et de consommation à outrance, bête et méchante, celle voulu par de mauvaises politiques, de mauvais journalistes et de citoyens inconsistants et/ou inconscients, mais tout à fait intoxiqués.

La politique de la ville, conduite depuis monsieur Tapis, Hélas sous le regard calculateur de Mitterrand , a vulgarisé démagogiquement l’idée que le sport pourrait servir de preuve de réussite sociale en braquant les lumières, par exemple sur Zidane etc., comme si pointer un champion ( ou même 1000) suffisait comme par baguette magique, de rendre son sens au sport en tant qu’activité permanente de tout un peuple et aussi en tant que spectacle qui incarne les grandes sur tous les plans esthétique, éthiques et d’intelligence pratique et intellectuelle les plus élevées. Que l’on pense à un match de foot ball mené sur le terrain, à la fois, comme un ballet, comme un jeu d’échec, comme un orchestre, comme un pétillement de tacts, d’émotions, de finesses, de 1001 petits gestes qui sont autant de petits chefs d’oeuvres qui font vibrer à la fois les corps, les coeurs et les esprits et qui font éveiller en chacun son âme sensible et mettre en action tous les processus psychologique qui adoucissent les moeurs (si l’on s’y attache).

Il faudrait mettre en place des chantiers d’ordre intellectuel et culturel, en toute urgence. Il s’agit de délivrer le sport de l’emprise de l’argent, de l’acceptation nocive des violences gestuelles, verbales et effectives, du nationalisme toujours de pacotille, des manipulations idéologiques diverses, des reportages sportifs belliqueux de tous les journaleux, qui sont légion, et qui malheureusement font leur beurre dans l’intox.

Des termes comme : écraser, donner une raclée, massacrer, dresser, corriger … devraient être à bannis des reportages sportifs,
si l’on considère que les stades ne sont pas des champs de bataille et d’atrocités guerrières, mais bien au contraire des champs de dépassement de soi et de fraternité humaine.

L’éducation populaire passe ainsi par les moyens de communication de masse, mais malheureusement la plupart de ces moyens n’éduquent pas vers plus de maîtrise des affects, plus de lucidité et de tolérance, plus d’émerveillement face à la beauté, plus d’incitation à la pratique sportive populaire de toutes les classes d’âges, des genres, des catégories sociales etc…

Il y a un fait consensuel, quand il s’agit d’un hymne national, c’est le respect total qui est absolument nécessaire, obligatoire, à l’égard de toutes les nations du monde. Mais sans sacralisation démagogique et sans banalisation inacceptable.

Reste à bien comprendre que les signes et les signifiés, les préjugés et les emblèmes peuvent être librement discutés, analysés, acceptés ou refusés. Mais jamais par des foules incontrôlées et incontrôlables, comme celles des stades réels d’aujourd’hui, tels qu’ils sont malheureusement.

Ce ne sont pas les signes qui sont sacrés mais ce qu’ils symbolisent : les valeurs humaines universelles.
Dans ce sens je ne crois pas du tout que les sifflements enregistrés dans notre match, s’adressent à la nation française. Ce n’étaient pas des blasphèmes. C’est un non-sens de le croire ou le faire croire. Il serait idiot de le penser et criminel de le diffuser comme vérité indiscutable avec les petites phrases assassines et les préjugés qui ont la peau dure.

Par ailleurs, en février 2008 le grand et vieux chanteur Greame ALLWRIGHT avait envoyé un appel au président Sarkozy pour que la nation des droits de l’homme change les termes belliqueux de la Marseillaise en termes de fraternité et de solidarité humaine. Greame ALLWRIGHT avait proposé un nouveau chant et lancé un appel national (cf son blog sur internet).
Voici une citation sanguinaire et sanguinolente même si l’on trouve par tout, des barbares qui s’en délectent : << Aux armes, citoyens ! Formez vos bataillons ! Marchons ! marchons ! Qu'un sang impur Abreuve nos sillons! >>

J’avoue que ce « sang impur » n’est pas à chercher dans le vocabulaire du civisme mondial universel. Il est pour le moins anachronique et tout à fait barbare, et si l’on n’y prend garde, il risque de continuer de servir de viles causes belliqueuses dont il faudrait préserver l’humanité.

J’ai lu le titre entendu suivant au sujets des sifflements : << Ils ont sifflé la marseillaise.>>. Le véritable problème est bien ce « ils » énigmatique qui ne dit pas son non mais que certains « beaufs sportifs » comprennent très bien … Et, on va leur botter « ce à quoi je pense » comme dirait un certain Mac Jack Cain. … Certains officiels y voient « des pays » et « des nations » étrangères… et tissent les fils des discordes barbares et véritablement indignes.

Et l’on est dans le texte de la Marseillaise :

<< Quoi ! ces cohortes étrangères, Feraient la loi dans nos foyers !, Quoi ! ces phalanges mercenaires, Terrasseraient nos fiers guerriers ! (bis), Grand Dieu ! par des mains enchaînées, Nos fronts sous le joug se ploieraient !, De vils despotes deviendraient Les maîtres de nos destinées !>>

Alors je suis du parti de ce grand et vieux chanteur Greame ALLWRIGHT et j’appelle à la fraternité et à la solidarité universelle, contre les objectifs belliqueux du texte de 1792 en contradiction avec l’universalisme du pays des droits de l’homme.

C’est à ce niveau que le « ils » d’un journaliste beauf me déçoit car l’on est loin de l’universalisme des droits de l’homme.

Les non-dits restent fortement ressentis au sujet du colonialisme et de ses séquelles, de l’impérialisme et ses méfaits, de la trahison des valeurs par les les clercs et les politiques démagogiques et/ou populistes, injustes, et souvent obscurantistes, sous des doses d’un brillant douteux qui est dans l’air du temps.

Ces problèmes réels, irrésolus, pathogènes, plus ou moins conscients agissent affreusement en stimulant la bête qui somnole en chaque humain qui n’a pas eu l’occasion ni la chance de se maîtriser. Et on les trouve dans toutes les couches idéologiquement intoxiquées des différentes populations.

Si M. Escalettes avait déclaré que la FFF avait été « choquée, ulcérée et écoeurée ». Il l’est certain que dans ce domaine il n’y a pas de degrés dans l’horreur extrême. (Les cris de singes, les jets de bananes, les banderoles racistes et les sifflements ne sont pas acceptables dans un « stade de jeux sportif ».
Mais le « Stade des enjeux politiques, financiers, idéologiques et de manipulations outrancières diverses » finit par se remplir à craquer par de divers houliganismes politiques, financiers, idéologiques et de manipulations outrancières.

La petite phrase assassine, le slogan tendancieux, le commentaire démagogique, couperont une ou plusieurs têtes mais l’éducation populaire, l’éthique du sport et le civisme des citoyens ne seront pas pour autant bien servis ni loyalement et rationnellement réalisés .

Donc revoyons le problème dans toute sa complexité corporelle historique, politique, idéologique, informationnelle, éducative, économique etc.. (cf Edgar Morin) pour participer plus efficacement à l’élaboration de différentes Politiques de Civilisation (Cf Edgar Morin), guidé par le bien public, l’intérêt commun en préparant la fraternité de demain avec la lucidité pluridisciplinaire et la solidarité humaine disponible.

A. Toukabri
15 oct. 2008

Et voici le texte de la Marseillaise:

par Graeme Allwright

Pour tous les enfants de la terre
Chantons amour et liberté.
Contre toutes les haines et les guerres
L’étendard d’espoir est levé
L’étendard de justice et de paix

Rassemblons nos forces, notre courage
Pour vaincre la misère et la peur
Que règnent au fond de nos coeurs
L’amitié la joie et le partage

Refrain:
La flamme qui nous éclaire
Traverse les frontières
Partons, partons, amis, solidaires
Marchons vers la lumière

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