La malédiction de Sabra-Chatila

Il y a 26 ans les forces phalangistes libanaises massacraient des milliers de Palestiniens à Beyrouth, sous la supervision de l’armée israélienne (notamment le sinistre général Sharon) qui avait envahi le Liban.

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 » Avec une régularité de métronome, la malédiction de Sabra-Chatila frappe ses promoteurs, souvent de manière violente, n’épargnant pratiquement aucun de ses protagonistes, comme l’expression d’une sorte de justice immanente, vingt six ans après ce massacre de sang froid de près de trois mille civils des camps palestiniens de Sabra-Chatila, dans la banlieue sud-est de Beyrouth.

Hormis le rapport Kahanna de la commission d’enquête israélienne sur ce massacre et le bouleversant témoignage de l’écrivain français Jean Genêt « quatre heures à Chatila » consigné à l’automne 1983 dans la Revue d’Etudes Palestiniennes, aucune œuvre de l’esprit, pas plus un film, qu’un documentaire, qu’un récit historique, encore moins un « roman-enquête », -la technique de narration préférée du philosophe Bernard Henry Lévy pour torturer la vérité et titiller l’imagination et la curiosité de ses zélateurs-, n’est venu éclairer ne serait-ce que d’un simple faisceau lumineux cette effroyable boucherie commise, sans discernement, par les milices chrétiennes libanaises, téléguidée par la soldatesque israélienne, ivre de colère devant l’échec de leur plan de mainmise sur le Liban.

Depuis 26 ans, une chape de plomb s’est abattue sur cet épisode peu glorieux de l’armée israélienne au Liban, ternissant sa réputation au point de mettre à mal le mot d’ordre justificatif de ses excès, la « pureté des armes » israéliennes, au point de bouleverser la perception de l’opinion internationale à l’égard d’Israël. Près de trois mille civils palestiniens seront massacrés pendant deux jours, du 15 au 17 septembre 1982, dans une opération ordonnée pour venger l’assassinat de Bachir Gemayel, chef des Forces Libanaises, fraîchement élu à la présidence de la République Libanaise et assassiné à la veille de son entrée en fonction. Par la gratuité de sa violence aveugle, cet acte fut comparé en son temps par le Président François Mitterrand à Ouradour sur Glane, du nom d’une opération analogue commise par l‘armée allemande à l’encontre des habitants de la bourgade française en guise de représailles à l’assassinat de soldats allemands en France.

Lire le texte en entier de René Naba

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