COMMUNIQUE DE PRESSE
par
LUISA MORGANTINI
Vice-présidente du Parlement européen
NOUS DEVONS RECONNAITRE NOTRE ECHEC : NOUS SOMMES COMPLICES DE L’ESCALADE DE LA VIOLENCE
Strasbourg, le 2 mai 2007
Les Israéliens et les Palestiniens sont en train de payer le prix de notre absence de capacité d’agir politiquement avec responsabilité et justice au Moyen-Orient.
Une fois de plus, les conséquences dévastatrices écrasent les civils palestiniens, les centaines de milliers de réfugiés au Liban qui sont confrontés aux attaques de l’armée libanaise. Une fois de plus les Palestiniens sont l’objet d’une punition collective à cause d’un groupe d’extrémistes, ennemis du peuple palestinien – Fatah El Islam.
L’Union européenne, la communauté internationale doivent se sentir moralement responsables pour l’escalade de la violence, moralement impliqués dans le massacre de civils sans défense à Gaza et dans les camps de réfugiés libanais.
Le risque d’externalisation du conflit entre Israël et la Palestine est de notre ressort à tous. Il est nécessaire de maintenir l’autonomie de la cause palestinienne et le droit des peuples d’Israël et de Palestine d’avoir deux états souverains reconnus et en sécurité. Le temps des mots est passé : C’est un devoir indispensable que de reconnaître notre échec, celui de la communauté internationale, des parties, des mouvements de défense du droit international, et de mettre fin à une occupation militaire qui dure depuis 40 ans.
La tragédie actuelle était annoncée de longue date. Nous avons répété le slogan « Deux peuples et deux états » depuis 1980, mais seul un état existe, l’état israélien, un pouvoir occupant sans sécurité. De l’autre côté, il y a un peuple occupé, humilié et sans liberté.
L’aide humanitaire provenant de l’Union européenne ne constitue pas un substitut pour ce qui est indispensable : une solution politique et un effort diplomatique transparent, oeuvrant pour l’unité des Palestiniens et pas pour leur division et capable d’imposer le respect du droit international au gouvernement israélien.
Pourquoi aidons-nous des extrémistes à saper le pouvoir du gouvernement d’union nationale ? Quoi de plus devrait faire le gouvernement palestinien ?
Les pas nécessaires maintenant de la part de l’UE et du Quartet sont la reconnaissance du gouvernement d’union nationale palestinien, qui dans toute sa complexité de représentation politique répond aux conditions posées par le quartet avec son propre programme et exprime la volonté de retourner à la table de négociations, acceptant l’opportunité historique de l’initiative de paix de la Ligue arabe.
Deuxièmement, il est urgent de faire pression sur le gouvernement israélien de toutes les manières possibles pour qu’il cesse de violer systématiquement le droit international, les assassinats ciblés impunis, le vol de terres avec la construction du Mur et la retenue arbitraire de taxes et de revenus palestiniens.
L’occupation militaire tue toute hypothèse de sécurité, tout espoir de paix, et pour les Palestiniens et pour les Israéliens. Les Palestiniens doivent retrouver leur unité et mettre fin à leurs combats fratricides et faire tout ce qui est possible pour arrêter l’envoi de missiles sur des villes israéliennes voisines.
La Palestine tombe en morceaux et avec elle le Moyen-Orient tout entier : les conséquences de ces injustices et de cette violence nous retomberont dessus après qu’elles aient détruit des milliers de civils innocents.