C’est dans une ambiance pleine d’émotion que se sont déroulées, hier,
dans la commune de Beni Yenni, wilaya de Tizi Ouzou, les activités du 40em jours du décès du penseur Mohammed Arkoun. Ce dernier a été revisité, à l’occasion, par des chercheurs qui ont animé une conférence au niveau de l’espace culturel Mouloud Mammeri.
Slimane Hachi, directeur du centre national de recherche préhistoriques, anthropologique et historique, CNRPAH, a évoqué le parcours du défunt comme il a également rappelé sa dimension de personnalité universelle. Il dira : « On a tout fait pour l’enterrer ici mais, même au Maroc, il est chez lui car, Arkoun est une personnalité universelle qui a toujours travaillé pour l’unité du Maghreb. On peut partir d’un petit village est devenir planétaire.
C’est le destin de l’homme. Ses idées et ses travaux ont profité à l’humanité ».
Le responsable du CNRPAH a estimé aussi que « cette idée du Maghreb que prônait le défunt est un chantier ouvert ».
De son coté Zahir Khenchelaoui, responsable du séminaire sur le soufisme qu’organise le CNRPAH, a ajouté que le village de Taourirt Mimoun a donné des faiseurs d’histoire.
« Arkoun a enrichi la pensée Amazigh, Arabe, Algérien et Maghrebine.
Il s’est inscrit dans la continuité de Sait Augustin et d’autres grandes personnalités de la pensée musulmane.
Il est toujours vivant par ses écrits, ses efforts intellectuels », a-t-il précisé avant que le chercheur et écrivain Marocain Abdeslam Cheddadi ne fasse son intervention pour faire un parallèle entre Arkoun et Ibn kheldoun.
« Le défunt a contribué par ses travaux scientifiques à l’assimilation du passé et de ce qui se passe aujourd’hui dans le monde », a-t-il résumé, en quelques mots, la valeur du penseur.
Gana Mammeri a également apporté des témoignages émouvants sur le défunt comme il a aussi raconté certaines anecdotes entre Mohammed Arkoun et Mouloud Mammeri. « Par la force de ses idées, Arkoun était un grand humaniste. C’est notre fierté », a-t-il dit. Par ailleurs, toujours dans le cadre des festivités du 40em jour du décès de l’islamologue, une projection vidéo sur les interventions du défunt sur les chaînes de télévisions, a été projetée.
Notons aussi que cette rencontre a regroupé également des élus, des universitaires et des militants associatifs.
Cet hommage a été organisé par la famille du penseur en collaboration avec le mouvement de sa commune natale.
Mohamed Arkoun est né le 1 février 1928 à Taourirt Mimoun, dans la commune de Beni Yenni où il a effectué ses études primaires.
Il a obtenu sa licence en langue et littérature arabe en 1952, et ce, avant de devenir professeur au lycée d’El Harrach.
Durant la période de 1955 à 1961, il avait fait son agrégation et son doctorat, à Paris.
Il a enseigné dans plusieurs universités du monde, notamment à Strasbourg, en Californie, à Rôme et Amsterdam.
Il est décédé le 14 septembre dernier, laissant derrière lui une œuvre très riche.
Mohammed Arkoun a été inhumé vendredi 17 septembre 2010 au Maroc, à Casablanca, suivant ses vœux et la volonté de son épouse, Mme Soraya El Yaakoubi d’origine marocaine.
Hafid Azzouzi
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