Contactée par Nouvelobs.com, sa femme, qui était présente lors de son arrestation, dit ne plus avoir de nouvelles du journaliste depuis.
« Nous étions à l’hôpital pour des examens médicaux, lorsqu’à 9h30, quatre policiers habillés en civil ont arrêté mon époux, lui disant de venir avec eux pour ‘quelques minutes' ». Fahem Boukadous n’a montré aucune résistance et a suivi les quatre hommes. Mais, depuis l’arrestation, sa femme est sans nouvelle. Aucune source gouvernementale n’a d’ailleurs confirmé l’arrestation.
« Sa vie est en danger »
« Avec le comité de soutien, nous avons téléphoné au commissariat et ils nous ont répondu que mon mari n’était pas avec eux. Nous ne savons pas où il est ». L’épouse du journaliste s’est dite très inquiète pour son mari, qui était sorti la veille de l’hôpital pour des problèmes respiratoires. « Mon mari est très malade et il n’a aucun médicament sur lui. Il peut faire une grave crise d’asthme à tout moment. Sa vie est en danger ».
Une inquiétude d’autant plus grande que la femme de Fahem Boukadous dit avoir remarqué qu’une voiture noire les suivaient depuis la veille.
Le 6 juillet, le tribunal d’appel de Gafsa (sud) avait confirmé le verdict de première instance pour « appartenance à une association criminelle susceptible de porter atteinte aux personnes et à leurs biens » et pour « diffusion d’information de nature à troubler l’ordre public ».
Selon ses avocats et plusieurs ONG dont Reporters sans Frontières (RSF), Fahem Boukadous, a été condamné pour avoir couvert les manifestations populaires du bassin minier de Gafsa, en proie en 2008 à l’agitation sur fond de chômage, coût de la vie, corruption et clientélisme.
En avril, un autre journaliste tunisien, Taoufik Ben Brik, a été libéré après avoir passé six mois dans les geôles tunisiennes.
(Emilie Jardin – Nouvelobs.com)