Sidi Ifni : 22 jeunes sous la menace de lourdes peines

Collectif Maghreb Solidarité

Paris le 3 Mars 2009

Maroc des procès

La commission d’enquête et d’investigation, constituée par 14 ONG de la société civile marocaine, a conclu dans son rapport que : « les événements qu’a connus Sidi Ifni sont essentiellement liés au non respect par l’ Etat marocain des droits civils et politiques, des droits économiques sociaux et culturels et au manquement à ses engagements internationaux de garantir à la population de la ville les droits prévus dans la charte universelle, en particulier le droit à la dignité. ».

L’ Etat a opté pour la manière forte pour répondre à la population de la région de Sidi Ifni (Sud Ouest du Maroc) qui n’a pas cessé de revendiquer son droit à un plan de développement approprié, qui mettrait un terme à la marginalisation et au chômage subis. Pourtant cette ancienne colonie espagnole, restituée au Maroc qu’en 1969, est réputée pour ses richesses locales et notamment halieutiques.

Le 7 juin 2008, les autorités ont fait appel à différentes forces de sécurité pour mener une expédition punitive. Les témoignages confirment l’usage du tabassage et matraquages systématiques, des violations et saccages des domiciles, tortures et traitements dégradants notamment envers les femmes… Sidi Ifni a subi durant de nombreux jours un véritable état de siège.

Certains des jeunes et des militants arrêtés suite à ces évènements ont été déférés devant les tribunaux et condamnés jusqu’à un an de prison ferme.

D’autres ont été pris en otage et après 9 mois de détention et de pseudo-investigations, comparaissent ce jeudi 5 mars devant le Tribunal de grande instance d’ Agadir. Le pire est à craindre. Ils risquent de lourdes peines, uniquement pour l’exemple. D’autant plus que le flagrant délit argué par les autorités est fallacieux; certains militants associatifs ont été interpellés longtemps après les événements du 7 juin. Tel est le cas par exemple de Khadija ZIANE, arrêtée le 28 juillet lors d’une visite des familles à la prison d’Inzegane. C’est en tant que Présidente de l’Association Femmes de Sidi Ifni Aït Baamrane qu’on voudrait lui faire payer son engagement et son soutien en faveur des victimes de la répression subie.

Le Collectif Maghreb Solidarité, tout en exigeant la libération des détenus de Sidi Ifni, œuvre à la matérialisation de son soutien par l’envoi d’une délégation d’observateurs étrangers pour assister au procès du 5 mars à Agadir.

Le Collectif appelle les associations, syndicats, forces politiques… et tous les citoyens épris de liberté et de la défense des droits de l’homme à amplifier la solidarité internationale conformément au cri / témoignage, poignant et émouvant, de Malika, mère du détenu RIFI, lors de la réunion publique organisée à Paris le 12 février.

Premiers Signataires : COLLECTIF MAGHREB SOLIDARITE (ATMF, ATTAC, ATF, CNCU, CNT, FTCR, NPA , PCOF , PCOT, SOLIDAIRES, UTIT, VERTS, AMF , ASDHOM, ATF-PARIS, CRLDHT , CORELSO, PDP, FDLT , MRAP, MQJS, RIAS…)

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