Délit de solidarité

ATF-Paris le 18/09/2009

Communiqué

Depuis le mois de janvier 2008, les villes du bassin minier de Gafsa dans le sud de la Tunisie connaissent un mouvement de protestation populaire et subissent une répression sans précèdent ; il ne se passe pas un jour sans arrestations ou enlèvements opérés à l’initiative de la police.
Ainsi, depuis la répression dans le sang du mouvement à Radeyef (2 morts et 27 blessés), le vendredi 13 juin 2008, les procès et les condamnations de militants syndicalistes ou de personnes ayant simplement pris la défense des habitants ou de leurs familles se poursuivent et s’amplifient.

Dans ce contexte, la Cour d’appel de Gafsa vient de décider le maintien en prison pour une peine de quatre mois et demi de Zakia Dhifaoui, enseignante, arrêtée le 27 juillet dernier pour avoir participé à une manifestation de femmes à Redeyef qui protestaient contre la répression dirigée contre la population.

Comme Zakia Dhifaoui, d’autres enseignants et employés de la Compagnie de phosphates de Gafsa ont été condamnés à des peines de prison qui, immanquablement, leur interdiront la réintégration de leurs emplois à la fin de leur emprisonnement.

Dans ce même contexte de raidissement et sans la moindre velléité d’apaisement le tribunal de Gafsa a décidé l’inculpation sous le chef : « d’appartenance à association de malfaiteurs et participation à une entente en vue de préparer et d’attenter aux biens et aux personnes », de 51 personnes dont Adnane Hajji, Bechir Abidi, Adel Jayyar, et d’autres syndicalistes et militants accusés d’avoir dirigé le mouvement de protestation au bassin minier, notamment à Redeyef.

Faisant dans l’escalade et l’intimidation, les autorités tunisiennes n’ont pas hésité à faire inculper sous le même chef d’accusation « d’association de malfaiteurs », Monsieur Mouhieddine CHERBIB président de la FTCR,vivant en France et militant associatif de l’immigration, accusé en outre d’être en « état de fuite ».
L’inculpation de Mohieddine CHERBIB intervient après la détention, pendant plus d’un mois, de M. Ess’ghaier Belkhiri, citoyen tunisien résidant à Nantes.

Le pouvoir Tunisien cherche, de toute évidence, à étouffer l’élan de solidarités qui se développe de plus en plus autour des luttes légitimes des habitants du bassin minier de Gafsa qui revendiquent le droit à la vie, au travail et au développement de leur région frappée d’ostracisme par les autorités tunisiennes.

L’ATF-Paris exprime sa solidarité avec le camarade Mohiéddine CHERBIB, Président de la FTCR, inculpé pour avoir exercé son droit à l’expression de son opinion et manifesté son soutien au mouvement social et démocratique tunisien notamment celui exprimé par les habitants du bassin minier de Gafsa.

L’ATF–Paris dénonce l’escalade répressive et l’acharnement judiciaire dont sont victimes les habitants du bassin minier

L’ATF-Paris demande la libération immédiate de toutes les personnes emprisonnée et l’abandon de toutes les poursuites engagées à la suite des évènements du bassin minier

Elle appelle à la reprise du dialogue entre les représentants de la population, librement choisis par cette dernière, et les autorités tunisiennes concernées.

Le Bureau Paris le 18 Sept 2008

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