Les organisations non gouvernementales, soussignées, soulignent l’importance des mesures prises par le gouvernement pour empêcher l’utilisation des mosquées, des associations et des médias comme outils pour l’accusation d’apostasie et l’incitation au terrorisme.
Elles rappellent que de nombreuses organisations de la société civile ne cessent, depuis trois ans, de mettre en garde contre les risques du terrorisme pour la société et les institutions de la République, dont nous fêtons aujourd’hui le 54ème anniversaire, et que des générations successives se sont sacrifiées pour la protéger contre le despotisme politique.
> Les organisations signataires de la présente déclaration mettent également en garde contre le non-respect des principes de la Constitution de la République et des standards internationaux des droits de l’homme lors de la prise ou de l’application de ces mesures ou de la préparation d’un projet de loi pour démanteler les poches du « takfirisme » et du terrorisme ou pour réprimer les « takfiristes », les terroristes et leurs partisans.
> Elles mettent l’accent sur la nécessité de consulter les instances constitutionnelles et les organisations des droits de l’homme concernées par la question de la lutte contre le « takfirisme » et le terrorisme. Elles exigent, à cet égard, de respecter les attributions légales de la Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle (HAICA).
> Elles soulignent la nécessité de garantir la neutralité des mosquées et de les protéger contre le risque de politisation et d’incitation contre les opposants, les militants des droits de l’homme et les créateurs. Elles estiment qu’au lieu de fermer les mosquées qui sont encore hors du contrôle de l’État, il serait plus judicieux de nommer des imams modérés à la tête de ces lieux de culte, afin d’éviter toute forme de surenchère politique et de ne pas conforter l’idée selon laquelle l’islam est en danger.
> Elles demandent à tous les acteurs politiques de cesser d’utiliser les lieux de culte à des fins politiques ou de propagande, et d’éviter de mélanger autorité spirituelle et leadership politique, afin de préserver l’intégrité de la Tunisie et de ses institutions civiques, et de renforcer sa capacité d’assurer un avenir meilleur pour ses enfants.
Les signataires :
1- Association des jeunes avocats
2- Association tunisienne de défense des valeurs universitaires
3- Association tunisienne des femmes démocrates
4- Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie
5- Coordination nationale pour une justice transitionnelle
6- Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives
7- « Femmes et Leadership »
8- Forum tunisien des droits économiques et sociaux
9- Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme
10- Nawaat
11- Observatoire arabe des religions et des libertés
12- Syndicat national des journalistes tunisiens
13- Syndicat tunisien des radios libres
14- Vigilance pour la démocratie et l’État civique