Communiqué des associations démocratiques de l’immigration tunisienne à l’occasion du 57’anniversaire de la République 25 juillet 2013
Il y a vingt et un mois jour pour jour l’Assemblée Nationale Constituante (ANC) a été élue. Troisième projets de la future constitution ont été rédigés dont le dernier texte a été présenté, le 1er juin 2013 à la discussion et l’approbation de l’ANC.
Les Tunisien(ne)s à l’étranger ont participé à la consultation nationale sur le troisième projet de constitution Ils se sont investis en nombre important dans ces débats organisés par la présidence de l’ANC avec l’aide du PNUD (N.U.). Ils ont émis des propositions riches et constructives qui traduisent leur attachement à notre patrie et d’être considérés comme des citoyens à part entière jouissant des mêmes droits et devoirs.
Il est surprenant que lors des discussions en commissions les membres de l’ANC ont :
- Refusé la constitutionnalisation du Haut conseil des Tunisiens à l’étranger
- Rédigé un texte qui ignore totalement les Tunisiens à l’étranger, puisqu’il ne consacre aucun article ni aucun alinéa pour confirmer que les Tunisiens à l’étranger représentent une partie intégrante du peuple tunisien alors qu’il fallait leur reconnaître par la future constitution une pleine et entière citoyenneté avec les mêmes droits et les mêmes devoirs que leurs compatriotes résidant en Tunisie.
Il est de même aussi surprenant que les propositions des associations démocratiques de l’immigration et de divers collectifs dont la Dynamique citoyenne des Tunisiens à l’Étranger (DCTE) et les Assises de l’Immigration Tunisienne, ne fassent l’objet d’aucune réponse ni attention malgré de nombreuses relances.
Nous constatons avec amertume et indignation que le projet de la future constitution soumis au débat:
N’affirme pas solennellement l’appartenance des Tunisiens, où qu’ils vivent, une partie intégrante du peuple tunisien.
Ne mentionne pas explicitement le droit de vote et d’éligibilité des Tunisiennes et Tunisiens à toutes les élections nationales sans restrictions et ce, quel que soit leur lieu de résidence, de naissance, ou leur conviction spirituelle ou philosophique.
N’inclut pas dans sa lettre le droit des immigrés et des tunisiens résidents à l’étranger ainsi que leurs associations d’être représentés dans une haute instance consultative.
Ces trois manquements constituent une discrimination à l’égard des Tunisiens à l’étranger et une attitude qui fait d’eux des citoyens de seconde zone ne disposant pas des mêmes droits et des mêmes devoirs.
Les constituants reproduisent ainsi la politique du pouvoir déchu envers les immigrés et les Tunisiens à l’étranger. Ils oublient que l’immigration tunisienne et les Tunisiens à l’étranger ont joué un rôle contre le despotisme et la dictature, pour le respect des droits démocratiques fondamentaux individuels et collectifs, pendant la révolution tunisienne et qu’ils ont été dans le soutien de tous les mouvements démocratiques (LTDH, UGTT, UGET, etc. ;), et dans l’appui à tous les mouvements sociaux depuis la grève générale conduite par l’UGTT en 1978 jusqu’au soulèvement des populations du bassin minier en 2008.
Refuser de reconnaître à cette partie du peuple tunisien ses droits fondamentaux et citoyens, c’est installer leur exclusion et les maintenir dans le rôle de variable économique et sociale et pourvoyeurs de devises et sans leurs reconnaître leurs droits.
A l’occasion du 56ième anniversaire de la proclamation de la République tunisienne en 1957, les associations de l’immigration démocratique tunisienne en France et les organisations politiques tunisiennes appellent à un :
Rassemblement le 25 juillet 2013 à 18h30 devant l’ambassade de Tunisie à Paris
Pour exprimer leur attachement:
- Au caractère civil de l’Etat et à la République tunisienne démocratique et sociale, telle que les jeunes et les travailleurs et les paysans tunisiens l’ont réclamé pendant la révolution,
- A la citoyenneté pleine et entière des immigrés tunisiens et des Tunisiens à l’étranger et demander que l’ANC reconnaisse dans la future constitution que les immigrés tunisiens et les Tunisiens à l’étranger sont partie intégrante du peuple tunisien,
- La constitutionnalisation du haut conseil des Tunisiens à l’étranger.
La défense des libertés d’expression, de pensée et de conscience là où elle est menacée afin de mettre définitivement fin aux atteintes actuelles dont sont encore malheureusement victimes des Tunisiennes et des Tunisiens.
Signataires :ATF/ADTF/FTCR/UTIT/REMCC/AIDA/Collectif 3C/MCTF/Espace Farabi