Assassinat de Hichem Miraoui : le racisme tue, la société doit répondre

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Communiqué de l’ADTF
L’Association des Tunisiens de France (ADTF) exprime sa profonde tristesse et sa solidarité avec la famille, les proches et les amis de Hichem Miraoui, tué dans une attaque raciste à Puget-sur-Argens. Nos pensées vont également à la seconde victime blessée lors de ce même acte haineux.
Ce meurtre, revendiqué comme celui du 25 avril dernier du jeune Malien Aboubakar Cissé tué dans la mosquée de La Grand-Combe (Gard) par un individu se réclamant de l’idéologie d’extrême droite, ne peut être traité comme un simple fait divers. Il s’inscrit dans une montée inquiétante des violences racistes en France, dans un contexte où les discours de haine sont largement banalisés dans les médias et dans une partie de la classe politique.
Ce n’est pas un drame isolé. C’est un signal d’alarme. Quand les mots de haine sont semés chaque jour sur les plateaux télé, dans les discours politiques ou sur les réseaux sociaux, ils finissent par germer dans des mains armées.
Hichem Miraoui, coiffeur de 35 ans, connu pour sa gentillesse et son intégration dans la vie locale, a été pris pour cible parce qu’il était perçu comme « étranger ». Ce crime doit être reconnu pour ce qu’il est : un acte raciste, politique et délibéré.
L’ADTF appelle à une réponse ferme et claire des institutions. Ce drame exige plus que des réactions ponctuelles : il appelle à une politique nationale cohérente de lutte contre le racisme, l’extrémisme violent et les discours qui les nourrissent. La justice doit faire son travail, mais c’est aussi à l’ensemble de la société de se mobiliser pour que cela ne se répète pas.
À force, c’est la banalité du racisme qui devient le vrai scandale. Et dans ce silence organisé, ce sont nos principes les plus fondamentaux qui s’effritent : l’égalité, la fraternité, l’humanité.
Ne pas réagir, c’est tolérer. Et tolérer l’intolérable, c’est y participer. Nous devons cesser de considérer ces meurtres comme des dérives individuelles : ils sont les symptômes visibles d’un mal plus profond.
Refuser la haine, c’est défendre la dignité de tous. C’est affirmer qu’il n’y a pas de citoyenneté à deux vitesses, pas de vie qui vaille moins qu’une autre. Ce qui est en jeu, ce n’est pas uniquement la justice pour Hichem. C’est le refus d’un basculement. C’est la préservation d’un cadre de vie commun où nul ne doit craindre pour sa vie en raison de son nom, de sa couleur de peau ou de ses origines.
Nous rendons hommage à Hichem Miraoui. Nous n’oublierons ni son nom, ni ce qu’il représente.
“Le racisme est une absurdité totale. C’est la négation de l’humanité de l’autre, donc de la sienne.” — Stéphane Hessel

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