Journée de solidarité internationale le 21 décembre 2024
Depuis le coup d’État du président Kaies Saïd au mépris de la Constitution le 25 juillet 2021, la Tunisie s’est transformée en une vaste prison pour tous ceux qui ont une opinion contraire à l’autorité de fait en place.
Ce sont des hommes politiques et des secrétaires généraux de partis ou associations de la société civile arrêtés en raison de leur approche critique. Certains d’entre eux sont en détention depuis vingt-deux mois sans procès, en violation flagrante de la loi sur la détention préventive. Ils risquent la peine de mort au prétexte de « complot contre la sécurité de l’État », sans preuve d’aucun délit, nonobstant leur désaveu de la pratique autoritaire du régime. Certains d’entre eux sont transférés d’une prison à l’autre, au motif de représailles.
Ce sont des journalistes qui ont cru en leur métier et l’ont fait en toute honnêteté, des hommes d’affaires condamnés à de lourdes peines de prison parce qu’ils ont refusé le chantage du régime, des activistes de la société civile qui ont aidé les migrants confrontés au racisme des autorités et à la violation de leurs droits les plus fondamentaux, des blogueurs qui ont exprimé leur opinion sur les réseaux sociaux pris au piège du décret 54 qui criminalise la liberté d’opinion et d’expression et fait du chef de l’Etat tunisien un être sacré placé au-dessus de toute critique et de tout compte à rendre.
La Tunisie n’a jamais connu dans son histoire un nombre aussi élevé de prisonnières arrêtées et poursuivies pour leur lutte politique pacifique, leur travail journalistique, leur engagement solidaire ou leur activisme civique.
En résumé, la Tunisie, autrefois exemple de liberté et de démocratie dans la région arabe, s’est transformée en un désert médiatique où les médias publics et privés rivalisent de louanges à l’égard des décisions des autorités, où toute opinion libre est absente et où le travail politique et de défense des droits de l’homme est devenu un motif de criminalisation et une porte d’entrée pour la prison.
A l’occasion de la journée de solidarité avec les prisonniers d’opinion tunisiens (21 décembre 2024), les personnalités et organisations maghrébines et internationales soussignées,
– Expriment leur solidarité totale avec tous les prisonniers politiques en Tunisie et les prisonniers d’opinion de toutes sensibilités et de toutes orientations ;
– Condamnent les crimes racistes, les violences et les campagnes d’expulsion massive des migrants subsahariens qui se sont aggravés face au discours raciste tenu par le chef de l’Etat en février 2023 et soutiennent les personnes arrêtées et détenues pour leur solidarité et leur assistance aux migrants.
– Demandent aux autorités tunisiennes de cesser d’utiliser le pouvoir judiciaire pour régler ses comptes avec toute opinion dissidente et appellent tous les juges et magistrats en Tunisie à respecter la loi et à agir en conscience afin de ne pas se faire un outil de répression et d’intimidation aux mains d’un régime dictatorial.
– Appellent toutes les forces démocratiques, en Tunisie, au Maghreb et dans le monde, à faire pression pour mettre fin aux souffrances des prisonniers politiques et d’opinion en Tunisie et à celles de leurs familles plongées depuis des mois dans une terrible incertitude.
Rassemblement Samedi 21 décembre 2024 DE 15H – 18h30
Fontaine des innocents – Place Joaquim du Bellay 75001 Métro Châtelet les Halles
– Pour la libération des prisonniers politiques et d’opinions en Tunisie
– Pour soutenir les défenseur.es des droits des migrants subsaharien.nes
– Pour la solidarité avec le mouvement social en Tunisie
Comité pour le Respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT)
Avec le soutien de :
Soutiens à la Journée des prisonniers politiques et d’opinion en Tunisie (21 décembre)
Organisations
Association des citoyens originaires de Turquie (ACORT)
Association de défense des droits de l’homme au Maroc (ASDHOM)
Association démocratique des tunisiens en France (ADTF)
Associations de parents et amis de disparus au Maroc (APADM)
Association des Travailleurs Maghrébins en France (ATMF)
Cédétim / IPAM
Centre de recherche et d’information pour le développement (CRID)
Collectif Régional pour la Coopération Nord-Sud – Hauts de France (CORENS)
Comité de soutien à la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (CS-LADDH)
Coordination maghrébine des organisations de droits de l’Homme (CMODH)
Droit au logement (DAL)
Droits devant (DD)
Europe solidaire sans frontières (ESSF), France
Espace marocain des droits de l’Homme
Ensemble vivre et travailler (EVTC)
Fondation Frantz Fanon (FFF)
Forum Palestine Citoyenneté (FPC)
Fédération euro méditerranéenne contre les disparitions forcées
Fédération des tunisiens citoyens des deux rives (FTCR)
Forum marocain Vérité et Justice (FMVJ)
Groupe d’information et de soutien des immigré.e.s (GISTI)
Instante nationale de soutien aux détenus au Maroc (INSDM)
Ligue des droits de l’Homme (LDH)
Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP)
Pour une Alternative Démocratique en Algérie (PADA).
Réseau Féministe « Ruptures »
Riposte Internationale, ONG de défense des droits humains
SOS Racisme
Union juive française pour la paix (UJFP)
Union des travailleurs immigrés tunisiens (UTIT)