Communiqué de presse CISPM mercredi 27 mars 2013
LIBÉRÉE, LA CARAVANE DES SANS-PAPIERS CISPM POUR LE FSM 2013
EST RENTRÉE EN FRANCE CE 27 MARS APRÈS AVOIR ÉTÉ REFOULÉE DE TUNISIE VERS L’ITALIE.
UNE DÉLÉGATION RÉDUITE EST RETOURNÉE À TUNIS PAR AVION
POUR PARTICIPER AU FSM 2013 ET Y FAIRE ENTENDRE LA VOIX DES SANS PAPIERS ET MIGRANTS.
La Coalition Internationale des sans-papiers et des Migrants (CISPM) avait pris l’initiative d’organiser une caravane européenne à destination du Forum Social Mondial 2013 à Tunis du 26 au 30 mars, en passant par la Belgique, la France et l’Italie pour, de là, rejoindre la Tunisie par la mer et participer au FSM. Cette caravane était composée de 50 internationaux dont 14 sans-papiers. Au préalable des courriers avaient été envoyés aux différents gouvernements français, italien et tunisien ainsi qu’à Frontex afin de les informer de cette initiative.
Les militants de la caravane ont été empêchés de rejoindre le FSM 2013 une fois arrivés à Tunis le 24 mars.
Refoulés de Tunisie, ils ont été contraints de retourner à Gênes par bateau. À leur arrivée en Italie le 25 mars en fin de journée, ils étaient arrêtés par la police italienne, tandis qu’à Paris, Bruxelles, Berne, des manifestations en soutien de la CISPM avaient lieu devant les ambassades d’Italie pour exiger leur libération sans aucune poursuite ni procédure de rétention ni d’expulsion.
Tous les membres de la caravane ont finalement été libérés à 4 heures du matin après une nuit passée dans un poste de police. La caravane des sans-papiers est alors repartie en France par bus. Elle est arrivée à Paris ce matin 27 mars, fatiguée mais au complet.
Une délégation réduite de 12 personnes est repartie dans la journée à Tunis par avion pour dénoncer de vive voix au FSM 2013 cette entrave à la liberté de circulation.
Elle y représentera les sans-papiers et migrants pour défendre la liberté de circulation et d’installation pour tous.
Contacts
SISSOKO Anzoumane
Membre de la caravane, Porte-parole CISPM, Coordinateur CSP75,
Tel : +33 6 26 77 04 02
DIALLO Koundenecoun
Membre de la caravane, Porte-parole CISPM, Coordinateur CSP75,
Tel : +33 6 99 01 81 59
Communiqué CISPM 26 mars 2013
LA CARAVANE DES SANS-PAPIERS CISPM POUR LE FSM 2013 LIBEREE EN ITALIE!!!
Empêchés de rejoindre le FSM 2013 à Tunis après avoir été refoulés de Tunisie vers l’Italie le 24 mars, les militants de cette délégation, dont 14 sans-papiers, sont arrivés à Gênes hier 25 mars en début de soirée. Arrêtés par la police à leur débarquement, ils ont passé la nuit dans un poste de police.
Après les contrôles habituels, ils ont été libérés à 4h cette nuit.
Ce matin, ils ont quitté Gênes en train pour aller à Milan. De là, tout ou partie du groupe rentrera à Paris en bus, où il devrait arriver en fin de journée ce 26 mars.
La caravane étudie en ce moment la possibilité qu’une délégation réduite se rende à Tunis par avion pour participer au FSM comme il était prévu.
Contacts
SISSOKO Anzoumane
Membre de la caravane, Porte-parole CISPM, Coordinateur CSP 75,
Tel : +33 6 26 77 04 02
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Appel pour la Caravane des Sans-papiers et Migrants en vue de participer au FSM de Tunis qui se déroulera du 26 au 30 Mars 2013
http://fautilmourirpouravoirdespapiers.org/Petition-en-soutien-pour-la?var_confirm=tLjj4YwN#sp60
La CISPM (Coalition internationale des Sans-papiers et Migrants) appelle tous les mouvements et collectifs de Sans-papiers et Migrants d’Europe, ainsi que les associations de migrants subsahariens arrivés ou installés au Maghreb, à réaliser ensemble leur participation active au FSM (Forum Social Mondial) de Tunis, qui se tiendra du 26 au 30 mars 2013. Pour cet évènement, une Caravane sera formée, qui partira de Lille, à laquelle se joindront, au fur et à mesure de son passage, les diverses délégations, belge, française, suisse, italienne, espagnole, pour arriver à Tunis après la traversée de la Méditerranée en bateau.
De leur côté, des représentants de l’Association Diel (Droits ici et Là-bas) partiront du Mali, de la Côte d’Ivoire et de Mauritanie pour converger par avion vers Tunis.
En 2011, le Ministère de la régularisation de tous les Sans-papiers a participé au FSM de Dakar, consacré en particulier à la Charte Mondiale de Migrants. En 2013 à Tunis, le thème fédérateur du FSM est la DIGNITE. Il va de soi que nous sommes vivement concernés. Et c’est pourquoi, si nous voulons rejoindre le FSM de Tunis par bateau, c’est parce que cette traversée des frontières maritimes sera pour nous tout un symbole. Elle sera le moyen de dénoncer les drames affreux auxquels ont conduit les politiques de collaboration des Etats européens et subméditerranéens dans leur chasse aux migrants : entre 1993 et 2012, de Gibraltar jusqu’aux rivages grecs, près de 12 000 morts par noyade. Faire le parcours inverse, de l’Europe vers la Tunisie sera le moment d’affirmer haut et fort ce qu’exige la reconnaissance de la dignité de
chaque être humain, sans aucune distinction : le respect de sa liberté (en l’occurrence ici son pouvoir de circuler librement) et de sa sécurité (le droit de s’installer dans le pays de son choix).
Cette traversée sera une nouvelle étape pour manifester notre solidarité internationale à tou-te-s tous les migran-te-s, forcés à l’exil par la mondialisation au péril de leur vie, et dans cette épreuve aussitôt poursuivis comme délinquants au mépris de leur humanité.
En entreprenant notre participation au FSM de Tunis, s’ouvre une nouvelle étape d’une longue Marche des Sans-papiers et migrants pour leur émancipation, qui a commencé, pour l’Europe en 1996 à Paris, à St Bernard, lorsque les Sans-papiers ont décidé de prendre leurs affaires en main, sont sortis de la peur et de la clandestinité pour réclamer leurs droits fondamentaux. Longue marche au quotidien ponctuée ces dernières années par des moments forts. Mai 2010 : Paris-Nice à pied pour interpeller la Françafrique.
Février 2011 : Caravane au FSM de Dakar, pour inscrire la problématique des Sans-papiers en bonne place dans la liste des injustices à combattre avec la plus farouche détermination. Juin 2012, Marche européenne des Sans-papiers et des Migrants, afin de se réapproprier concrètement en traversant 9 frontières la liberté de
circulation et d’installation, pourtant proclamée comme un droit fondamental de l’homme dans la Déclaration universelle des droits de 1948, et porter cette revendication auprès du Parlement européen.
Nul doute que l’hospitalité accordée au FSM par la Tunisie, en ce moment opportun de son invention démocratique, donnera force et audace aux réflexions, débats et décisions de ce Forum mondial.
Les thématiques retenues par le Forum font pratiquement toutes écho de manière précise aux préoccupations des Sans-papiers et Migrants. De toute évidence, parmi les 11 axes de recherche proposés (1), nous nous devons d’être très présents dans le travail portant sur l’axe 5 de ces thématiques : « Pour la liberté de circulation et d’établissement de toutes et de tous, plus particulièrement des migrants et chercheurs d’asile, des personnes victimes du trafic humain, des réfugiés, des peuples indigènes, originaires, autochtones, traditionnels et natifs, des minorités, de peuples sous occupation, des peuples en situation de guerre et conflits et pour le respect de leurs droits civils, politiques, économiques, sociaux, culturels et
environnementaux ». Les dix autres axes, plus généralistes sont tout aussi passionnants, et devraient retenir toute notre attention. Cependant, nous pouvons penser que notre apport sera précieux en expérience sur ce qui est pointé par le FALDI (Forum des Associations des Luttes Démocratiques de l’Immigration) qui
prépare le rendez-vous de Tunis dans l’objectif de montrer que « la question de l’immigration est un enjeu planétaire qui bouscule les notions de frontières, de souveraineté et de citoyenneté et doit être une des thématiques centrales du FSM-Tunis 2013 « . Même si le Faldi semble vouloir s’intéresser en priorité aux
conséquences de cette mondialisation de l’émigration sur les pays du Maghreb, il n’empêche que les ateliers proposés visent des questions qui nous sont familières touchant à notre quotidien : racket des Sans-papiers, femmes migrantes, vieux migrants, migrations et développement, racisme et discriminations ici et là-bas,
interculturalité. Nous nous efforcerons d’y apporter l’expérience et l’expertise de la voix des Sans-papiers.
Surtout, nous voudrons rappeler, au cours de ces rencontres et de ces ateliers, l’essentiel de nos analyses et de nos revendications qui, selon nous, ont vocation à être présentées et discutées de manière plénière, car même si elles sont issues d’une lutte qui se déroule en France et en Europe, ses conditions et ses objectifs peuvent prétendre à une certaine universalité pour l’amélioration de la condition globale des Sans-papiers et des Migrants dans le monde. Il ne s’agit pas seulement de décider de quelques mesures ici ou là, mais de changer radicalement de vision du monde.
Si nous nous en tenons aux grandes lignes :
nous déclarons la légitimité du droit à la libre circulation et à la libre installation
nous dénonçons l’inhumanité des lieux d’enfermement pour les Sans-papiers et les
demandeurs d’asile, et réclamerons leur fermeture
nous réclamons l’arrêt des expulsions du pays d’accueil et des zones extraterritoriales destinées à l’externalisation des expulsions hors de l’Europe
nous demandons, comme nous le faisons depuis de nombreuses années, la régularisation de tous les Sans-papiers dans un dispositif pérenne (la carte de 10 ans pour la réalisation d’une intégration réussie) et la réduction des taxes afférentes
nous appelons à la promulgation du droit de vote et de l’éligibilité à toutes les élections pour les migrants régularisés
nous exigeons le respect inconditionnel du droit d’asile
nous affirmons l’égalité entre nationaux et migrants (accès au travail, à la santé, à
l’éducation, à la culture. En particulier accès à tous les métiers selon les compétences, lutte contre la dé(dis)qualification professionnelle des migrants).
Ces 7 points représentent nos fondamentaux et nos raisons de lutter.
Le FSM de Tunis sera l’opportunité d’en affuter les arguments dans les débats auxquels nous ne manquerons pas de participer, comme nous l’avons fait en février 2011 à Dakar.
Par ailleurs, nous nous souvenons que lorsque, en juin de cette année, au terme de la Marche européenne des Sans papiers et Migrants, nous fûmes reçus à Strasbourg par les parlementaires européens, ils évoquèrent le projet européen d’une refonte démocratique des conditions de l’émigration entre les deux rives, dont la Tunisie, du fait de sa récente révolution, serait le premier laboratoire, et dont les résultats, s’ils
sont satisfaisants, pourraient être étendus à une nouvelle politique de voisinage et à une relance de l’union méditerranéenne. Nous aurons ainsi à coeur, par le relais du FSM, de demander au Parlement européen des nouvelles des avancées de ce projet qui, à terme, pourrait concerner aussi bien toute la zone subsaharienne.
En pratique, notre Caravane pourrait se composer d’une cinquantaine de personnes, en souhaitant qu’en plus des représentants des collectifs déjà membres de la CISPM, nous rejoignent des délégués de nouveaux adhérents, en particulier venus d’Espagne et de Grèce, deux pays aux frontières de l’Espace Schengen, et en tant que tels, voués à l’externalisation des procédures d’expulsion et à la rétention massive des entrants.
Ce à quoi nous tenons le plus, c’est à la présence dans la Caravane de Sans-papiers pour qui obtenir un visa pour se rendre au FSM de Tunis et en revenir sera un défi pour notre mouvement : comme nous l’avons fait lors de la Marche européenne, démontrer que les frontières ne sont « pas des murs mais des ponts ».
Enfin nous voulons aussi contribuer à l’extension du FSM (2) en appelant les associations, les syndicats, les travailleurs, les retraités, les étudiants, les mouvements sociaux, les partis, les indignés, tous les citoyens à rejoindre et soutenir par tous les moyens possible les préoccupations et interrogations du FSM
durant la période de son déroulement, du 26 au 30 mars 2013.
A Tunis, notre projet est de proposer la tenue d’une séance plénière sur le thème de « la liberté de circulation et d’installation pour tous » et de réaliser sur le même thème la première Manifestation mondiale, le 29 mars 2013, sur un parcours tunisien qui reste à accorder avec les organisateurs du FSM.
Tous ensemble à Tunis, d’une manière ou d’une autre !
Le coordinateur de la CSP 75,
Anzoumane SISSOKO