Suivi DES ASSISES DE L’IMMIGRATION TUNISIENNE
Nous avons été reçu par le ministre des affaires étrangères monsieur Mohamed Mouldi Kéfi en présence du Directeur Général Hichem Bayoudh, ce Vendredi 8 juillet au ministère.
Celui-ci s’est dit réjoui que l’on puisse lui faire parvenir directement nos demandes et a insister sur le rôle des Tunisiens à l’étranger dans tous les domaines («Nos ambassadeurs à l’étranger»).
Il s’est félicité de «l’inauguration» de cette nouvelle forme de relations et de communication entre nous.
Tarek Ben Hiba a pris la parole au nom de la délégation des Assises, en présentant la situation des immigrés sous l’ancien régime et leurs attentes après la révolution.
Il s’est proposé de présenter quelques points importants du cahier des doléances notamment ceux sur lesquels le ministre pouvait nous donner des éléments de réponse et les plus urgents, il a notamment insisté sur la nécessité de créer un ministère dédiée aux émigrées tant les doléances recouvraient des domaines différents.
Belgacem Ben Jedou, s’est attaché à décrire la situation dramatiques des jeunes tunisiens se trouvant en Europe et des associations leur venant en aide.
Le ministre et son chargé d’affaires, monsieur Bayoudh, nous ont précisé les multiples interventions des autorités tunisiennes auprès des gouvernements français et italiens avant le 5 avril qui ont débouchées sur la mise en place du laisser passer de 6 mois.
Concernant les tunisiens détenus en Italie (7500 selon Belgacem Ben Jedou) ils nous ont assuré étudier au cas par cas leur situation et ont insisté sur le fait qu’ils ne pouvaient pas intervenir pour les prisonniers de droit commun, mais qu’ils étaient attentifs à ne laisser aucun tunisien détenu sans raison valable.
Concernant leurs éventuelles régularisations, ils ont tenu à préciser que cela ne relevait pas de leur ressort et qu’ils veillaient, pour leur part, à faire appliquer les «quotas» issus des accords passés avec la Tunisie en ce qui concerne l’immigration légale.
Ali Ben Ameur et Malek Eltaieff ont pris ensuite la parole pour notre délégation et ont interrogé le ministre sur la mise ne place des élections.
Monsieur le ministre nous a confirmé ce que monsieur Kamel Jendoubi nous a annoncé la veille, sur le fait que les autorités tunisiennes n’assuraient qu’un rôle logistique et qu’un nombre limité de fonctionnaires seraient mis à la disposition de la commission électorale indépendante suivant les éventuelles demandes de celle-ci.
Il a précisé que le rôle du ministère était actuellement d’inscrire les électeurs et de mettre à la disposition de la commission les moyens nécessaires à la réussite de sa mission.
Hamadi Troudi interpellé le ministre sur le local du 36 rue de Botzaris à Paris et plus généralement sur les biens appartenant aux autorités tunisiennes.
Il a demandé au ministre ce qu’il prévoyait de faire de ces locaux.
Tarek Ben Hiba a informé le ministre de l’accord qu’il avait eut avec le chargé d’affaires à l’ambassade tunisienne, à savoir que le local Botzaris soit mis à la disposition pour l’accueil, l’orientation et l’aide à apporter aux jeunes migrants tunisiens sans pour autant en faire un lieu d’habitation.
Monsieur le ministre et son attaché ont dans un premier temps salué la mobilisation des tunisiens à l’étranger pour l’aide apporter à leurs compatriotes.
Concernant les espaces, ils ont assuré se pencher sur la question et prendre note de nos demandes.
D’autres points ont été évoqués notamment l’institutionnalisation d’équipes consulaires mobiles pour les tunisiens résidants dans des régions ne disposant pas de représentation consulaire.
Le ministre sur ce point s’est engagé à mettre en place cette proposition, qui selon lui relève du bons sens.
Tarek a ensuite insisté sur un point particulièrement important, la disparition des fiches de police aux contrôles de police, système hérité de l’ancien régime.
Le cahier de doléances a été remis à nos interlocuteurs du jour avant de quitter le ministère.
Compte rendu rédigé pour la délégation des Assises par Aimad Ben Yakhlef
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COMMUNIQUE DE PRESSE : TUNIS LE 27 JUIN 2011
Dans le cadre de la poursuite des assises de l’immigration tunisienne à l’étranger, réunies à l’université de Paris VIII à Saint-Denis e 7 juin 2011 , une réunion de bilan et de suivi s’est tenue à Tunis le 25, 26 et 27 juin 2011 en présence d’une vingtaine d’associations représentées par 40 délégués venant de France, Belgique, Italie, Suède et Canada.
Les associations ont débattu de leurs attentes pour la prise en compte des revendications des Tunisiennes et Tunisiens l’étranger. Ils ont décidé de la mise en place d’un conseil de suivi où seront représentés les acteurs associatifs par des délégués. La communication devra être développée pour élargir la participation de toutes et tous.
Lors de ces journées de travail les représentants des Tunisiens à l’étranger ont modifié et adopté la cahier de doléances et rencontré les acteurs des partis politiques et de la société civile pour échanger sur la place des Tunisiens à l’étranger après la révolution pour les sensibiliser à la prise en compte de notre cahier de doléances.
Le vendredi 27 juin 2011 la délégation des assises de l’immigration tunisienne a été reçue par M Mohamed Ennaceur Ministre des affaires sociales dans les locaux du ministère en présence du Directeur de cabinet et des principaux responsables de l’Office des Tunisiens à l’étranger. Les nombreux points figurants dans le cahier des doléances ont été abordés :
è La question de la représentation des Tunisiens et Tunisiennes à l’étranger dont celles des binationaux.
è La participation des Tunisiennes et Tunisiens aux élections de l’assemblée constituante et la nécessaire évolution des lois régissant la communauté tunisienne à l’étranger ainsi que les accords bilatéraux pour une meilleure protection des Tunisiens et Tunisiennes à l’étranger.
è Le rôle de l’O.T.E. et sa nécessaire restructuration et la révision des politiques des politiques pour abandonner les pratiques d’exclusion de l’ex R.C.D.
è La création d’un Conseil National de l’Immigration à l’étranger et d’un ministère de l’immigration pour plus d’un million et cent mille de nos ressortissants à travers le monde.
è L’accueil dans les consulats et la problématique du retour et l’aide au développement de projets pour les migrants.
è La question des émigrés sans papiers et de leur défense a été soulevée.
è La culture avec la révision des politiques d’enseignements des langues et cultures arabes, la situation des étudiants Tunisiens à l’étranger ont été longuement évoquées comme des vecteurs d’enrichissement pour la société tunisienne et sa diversité.
Le Ministre a longuement répondu à nos attentes et accepté notre cahier de doléances comme une contribution essentielle pour la nouvelle Tunisie démocratique après la révolution ; l’immigration est donc une richesse, un apport humain, économique et culturel. Le Ministre a proposé de pérenniser ces assises et de contribuer à leurs élargissements à tous les Tunisiens et Tunisiennes à l’étranger à travers le monde; Il s’est engagé à faciliter l’obtention de rendez vous avec le Ministre des affaires étrangères et le Premier Ministre.
Les participants à la délégation qui a rencontré le Ministre des affaires sociales ont estimé la rencontre positive et productive, ils espèrent qu’une nouvelle page soit ouverte pour une meilleure prise en compte des questions soulevées par les migrants tunisiens.
Une conférence de presse a clôturé la rencontre de Tunis au local de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme qui a soutenu depuis le début notre action et notre démarche depuis le lancement des assises ; leur accueil et leur soutien a été fortement apprécié par les délégués venant des différents pays de l’immigration.