Les Assises des Tunisiens à l’étranger : des propositions intéressantes

Pour la première fois dans l’histoire de l’immigration tunisienne s’est tenu à saint-denis dans la banlieue parisienne une rencontre qui a rassemblé des représentants des tunisiens vivant à l’étranger de plusieurs pays. Il y avait évidemment des représentants qui venaient de France( de Lyon, Paris,Grenoble,le Mans, de la Corce etc…) mais aussi de la suisse, du Bénéluxe, du canada etc… Un mouvement associatif indépendant s’était engagé à défendre les acquis de la révolution tunisienne et à contribuer à sa réussite.

Un cahier de doléance est encours de rédaction après les débats enrichissants.

La question centrale qui a été soulevée à ces assisses était celle de la représentation des tunisiens à l’étranger, le droit de vote et d’éligibilité et le droit d’avoir des élus qui les défendrons au sein de la constituante et du futur parlement.

Il a été aussi question de la reconnaissance du mouvement associatif des tunisiens à l’étranger et de la mise en place d’une structure de concertation représentative de l’immigration tunisienne, seul interlocuteur de l’Etat tunisien et des autorités du pays d’accueil. Cette structure pourrait prendre la forme d’un « Haut Conseil de l’immigration tunisienne ».

La séparation effective entre Etat/Parti et la garantie de l’impartialité de l’administration qui doit être au service de tous les tunisiens a été le corollaire de l’amélioration de l’accueil dans les consulats et le développement d’un service public de qualité.

Autre question majeure qui a été soulevée à ces assises, la promotion et le développement de l’échange interculturel. Les participants ont insisté sur la promotion de la culture tunisienne auprès de la jeunesse et du pays d’accueil en encouragent la création artistique sous toutes ses formes, le travail sur l’histoire et la mémoire des deux rives…

Dans ce sens, les participants ont exprimé le souhait de créer un institut culturel tunisien dans les pays d’accueil.

Une autre proposition s’est intéressée au développement d’un tourisme éthique qui respecterait notre patrimoine culturel et naturel.

L’économie et le développement des régions déshéritées n’a pas été laissé de côté. En effet, sur fond de crise économique et faillites, les conditions déplorables dans lesquelles vivent les tunisiens « Harraga », les participants ont appelé la communauté européenne au soutien à l’investissement et à faciliter la création de micro-projets dans ces zones. Il était aussi question de la révision systématique des accords bilatéraux entre la Tunisie et les pays d’accueil.

Ces revendications seront portées à la connaissance de la société civile tunisienne et défendues auprès du gouvernement tunisien. Une commission de suivi sera mise en place pour veiller à faire aboutir ces revendications.

ADTF

– Commission Jeunes, étudiants et culture
Par Houda Benzekri

Nombre total des présents : 35

Rapporteurs des sous-commissions :

-Hajer Triki pour la commission Education et étudiants (association IRADA, Bruxelles)

-Meliane Mahmoud[1] pour la commission Cultures, identités et patrimoine (Association Bouazizi)

Après concertation, les participants à la commission Jeunes, étudiants et culture ont décidé de se répartir en 3 groupes de travail et en 3sous-commissions:

-Education et étudiants

Présents : 10

Kamel Haouas (Zitouna, Angers), Noureddine Hached (UTS, Le Mans), Peggy Le Bihan (Union démocratique bretonne, R et PS), Selim Matoussi UTS, Le Mans), Hajer Triki, Mohamed Bahri (Démocratie), Taoufik Ben Romdhane, Saloua Ben Mahmoud (Collectif Tunisien), Moncef Ben Lakhal (01 03 72 97 17), Mohamed Jardak ADTF (CNRS)
-Cultures, identités et patrimoine

Présents : 11

Lassaad Salaani (ADTF), Mona Bras (Union démocratique bretonne), Kamel Saïdi (CMA), Nil Caouissin (Unvaniezh Demokratel Breizh[2]), Abdelkhak Toukabri (ADTF), Mahmoud Meliane, Ezzedine Saoudi (architecte), Hamadi Troudi (ADTF), Chédly Elloumi (Tunisie verte), Leïla Tlili (UTIT)

-Echanges interculturels, communication et médias

Ahlem Karray, Leila El Mansouri (CORALDT, Lyon), Nadia Ines Karoui (CORALDT, Lyon), Ayemen Jegham (OLT), Hedi Chanchabi (AIDDA), Brahim Chanchabi, Houda Zekri, Mohamed Bhar, Faiza Jeribi (étudiante), Nadia Othman (étudiante)

Excusés : 1

Najet Bilel (Hizb al-mustaqbal min ajli al-mustaqbal wad-dimuqratiyya[3])

Présents mais non inscrits sur aucune sous-commission :3

Irokimi Ouardani

Hassen Ouardani

Atef (je ne connais pas son nom de famille mais il était présent dans la sous-commission : « Echanges interculturels, communication et médias »

I. Propositions de La commission Education et étudiants

-Favoriser l’apprentissage de la langue d’accueil.

-Redynamiser l’apprentissage de la langue arabe et berbère (cette proposition a fait l’objet d’une polémique car certains considèrent que la seule langue parlée en Tunisie est l’arabe)

-Favoriser et encourager le recrutement des professeurs tunisiens de langue arabe dans établissements scolaires des pays d’accueil.

-Développer l’infrastructure pour faciliter l’accès à ces écoles et mieux les répartir géographiquement

-Attribution équitable des bourses d’étude (sur les seuls critères sociaux et de compétence)

-Réformer et adapter les formations et le système pédagogique

-Affermir les relations entre les ambassades/consulats et le tissu associatif

-Faciliter l’accès aux jobs-étudiants

-Revalorisation des équivalences de diplômes tunisiens

-Développer et assurer une meilleure répartition géographique des écoles d’été pour apprendre la langue arabe (comme Bourguiba School)

II. Propositions de La commission Echanges interculturels, communication et médias

-Nommer des attachés culturels qualifiés et sans aucun rattachement politique (neutralité totale)

-Favoriser la nomination d’attachés culturels tunisiens résidant dans les pays d’accueil et connaissant bien leurs réalités socioculturelles.

-Valoriser l’apport des artistes tunisiens résidant à l’étranger et renforcer le métissage culturel.

-Mettre en corrélation la diversité culturelle et la démocratie

-Changer la perception qu’ont les Tunsiens des immigrés (on se cantonne à l’image de l’immigré ouvrier) et en particulier celle des artistes tunisiens immigrés.

-Bien définir et distinguer les missions d’un attaché social de celles d’un attaché culturel.

-Mise en valeur de la culture de l’économie verte

-La création d’instituts culturels dans les pays d’accueil sur le modèle de l’Institut Goethe ou Cervantès par exemple et de centres culturels en renforçant l’implication des acteurs culturels tunsiens sur place. Ces centres pourraient être le siège de radios et chaînes de télévision (sur le web ou autre) dédiées à l’immigration tunisienne. Ils pourraient également disposer de bibliothèques et de médiathèques.

-La mise en place d’un festival des créateurs tunsiens à l’étranger en facilitant les rencontres et échanges interculturels entre les artistes des deux rives de la Méditerranée.

-Aide à la création par des subventions étatiques attribuées aux porteurs de projets artistiques à l’étranger.

-Transformer « Botzaris » et autres locaux ayant appartenu au RCD et lui ayant servi de base-arrière, en centres culturels, centres d’animation, maison des associations tunisiennes, centre d’hébergement et de réinsertion socioculturelle, etc.

-Suppression totale et définitive des comités de censure (la fameuse Ta’chira) et donner des garanties juridiques.

-Revoir les conventions entre la Tunisie et les pays d’accueil concernant le droit du travail et notamment le statut des intermittents et surtout à propos du cumul des heures quand les artistes tunisiens ou binationaux résidant à l’étranger se produisent en Tunisie et ce pur garder leur statut. (Etablir des accords avec le pôle emploi en France par exemple.)

-Renforcer le mécénat et créer des partenariats avec les grandes fondations pour la mise en place et le financement de projets culturels en Tunisie.

-Privilégier les compétences locales et celles des Tunsiens résidant à l’étranger.

-Proposer des avantages fiscaux pour les entreprises tunisiennes qui cofinancent des projets culturels sur place.

-Développer le tourisme culturel

-Alléger les formalités administratives pour les porteurs de projets tunisiens qui résident à l’étranger et qui souhaitent mettre en place des projets en Tunisie.

-Créer une instance à l’instar de la SACD et de la SACEM (en France) pour protéger les droits d’auteur et tous les créateurs tunisiens.

-Faciliter le développement de la communication sur internet (création de sites, blog, web 2.0, etc.) par la formation continue ou en alternance.

-Protéger juridiquement les libertés sur internet

-Création d’un fonds d’acquisition des œuvres des artistes tunisiens et des artistes tunsiens résidant à l’étranger et mettre en place une discrimination positive (quotas) à l’égard de ces derniers.

-Création d’un Comité Indépendant de Défense des Droits des Artistes et Créateurs Tunisiens d’Ici et de là-bas

-Réviser les programmes scolaires en Tunisie (en ôter toute propagande) et la mise en place d’une conférence bilatérale entre la Tunisie et les pays d’accueil pour réviser les programmes d’histoire dans ces pays en ce qui concerne la référence à l’apport de la civilisation arabo-musulmanes médiévales[4] aux sociétés occidentales, tempérant ainsi la sacro-sainte mention « la civilisation judéo-chrétienne »

-Faire référence à la mémoire de l’immigration tunisienne dans les manuels scolaires tunisiens.

-Démocratiser les formations de qualité

-Faciliter et renforcer les résidences de création pour les artistes tunisiens des deux rives

-Faciliter l’accès aux programmes et productions artistiques tunsiennes à l’étranger.

-Favoriser la création contemporaine

III. la commission Cultures, identités et patrimoine

-Lancer une campagne de sauvegarde du patrimoine tunisien

-Le respect des diversités linguistiques et culturelles en Tunisie

-Développer un tourisme éthique, écologique et solidaire en valorisant le patrimoine historique et naturel de la Tunisie.

-Faire un inventaire du patrimoine archéologique et de la biodiversité en Tunisie.

-Restitution des œuvres pillées par la colonisation, les dictateurs et trafiquants.

[1] Monsieur suggère la restitution des « actes » de l’assise de l’immigration des TunisienNEs à l’étranger, en langue arabe.

[2] Union démocratique bretonne

[3] Parti de l’avenir pour l’avenir et la démocratie

[4] Notamment l’apport de ce que l’on nomme « l’âge d’or espagnol » du 12e siècle et l’apport d’Averroès qui a commenté toute l’œuvre d’Aristote et l’a rendu accessible au monde occidental à travers les traductions.

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