LA RÉVOLUTION CONTINUE
Tunisie : le gouvernement toujours contesté par la rue malgré les démissions
France Soir
Un deuil national de trois jours, un projet de loi d’amnistie générale et la reprise des cours. Voilà le bilan du premier conseil des ministre du gouvernement tunisien d’union nationale qui s’est tenu jeudi. »
Après la reprise du travail demandé par le gouvernement, les universités et les écoles devraient donc rouvrir leurs portes après un mois de fermeture lundi prochain. Et cette fois-ci, les étudiants pourront reprendre les cours sereinement. Le gouvernement a en effet supprimé la police politique des universités.
Il a également décrété trois journées de deuil nationale « en mémoire des victimes » de la « révolution de Jasmin ».
En adoptant une loi d’amnistie générale, le gouvernement tunisien d’union nationale marche vers le pluralisme politique et la liberté d’expression, et permet la reconnaissance de l’ensemble des mouvements politiques interdits. Notamment le mouvement islamiste tunisien ennahdha – traqué durant l’aire Ben Ali – qui a annoncé qu’il allait demandé sa légalisation. Le projet d’amnistie devrait être débattu prochainement au parlement.
Sur les pavés, le Jasmin
Dans l’après-midi de jeudi, les manifestions perduraient et réclamaient la démission du gouvernement dont certains ministres sont des anciens proches du président déchue Ben Ali. Sous la pression de la rue et au nom de « l’intérêt suprême de la nation », Zouheir M’dhaffer a démissionné du gouvernement portant à sept, le nombre d’anciens ministre de Ben Ali présent dans le gouvernement provisoire.
Très décrié, M. M’dhaffer est considéré comme l’architecte de la réforme de la Constitution approuvée en 2002 par référendum qui avait supprimé la limitation du nombre de mandats présidentiels et permis à Ben Ali de se maintenir. »
Par Maxime Thomas
Un millier de manifestants ont réclamé, à Tunis, la démission du gouvernement de transition, jeudi 20 janvier.AFP/MARTIN BUREAU
La contestation ne semble pas faiblir en Tunisie. Jeudi 20 janvier, un millier de manifestants ont réclamé, à Tunis, la démission du gouvernement de transition, qui s’est réuni pour la première fois, dénonçant comme les jours précédents la présence à des postes clés de ministres de l’ancienne équipe du président déchu Ben Ali.
Pour tenter de désamorcer la crise, tous les ministres du gouvernement membres du parti de l’ex-président Ben Ali, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), ont démissionné de cette formation, qui a ensuite annoncé la dissolution de son bureau politique.
Ces gages d’ouverture n’ont pas empêché les Tunisiens de défiler, dès la fin de matinée, dans la capitale. « Le peuple veut la démission du gouvernement », ont scandé les manifestants, arrêtés par un barrage de policiers en tenue antiémeute, sur l’avenue Habib-Bourguiba. Ils brandissaient des pancartes affichant « On n’a plus peur de vous, traîtres » et « RCD out ».
LE SIGLE DU RCD ARRACHÉ DU SIÈGE NATIONAL
L’armée a effectué des tirs de sommation pour dissuader des manifestants d’escalader le mur d’enceinte du siège du RCD. Contrairement aux derniers jours, les manifestants avaient réussi à atteindre le ministère de l’intérieur et à poursuivre leur marche jusqu’au siège du RCD, franchissant sans violences les maigres barrages de police.
Devant les manifestants, des fonctionnaires tunisiens ont déboulonné l’inscription « Rassemblement constitutionnel démocratique », qui décorait en grandes lettres dorées la façade du siège de l’ancien parti. Des Tunisiens contemplaient la scène en la comparant à la statue de l’ancien dictateur irakien Saddam Hussein déboulonnée à Bagdad après la chute de son régime, en 2003.
1 PASSEPORT POUR TOUS
POUR ACCOMPAGNER DES MILITANTS QUI RÉCLAMENT LEURS PASSEPORTS
RASSEMBLEMENT VENDREDI 21 JANVIER 2011 A 11 HEURES
DEVANT LE CONSULAT TUNISIEN DE TUNISIE A PARIS
17 Rue Lubeck 75116 Paris
METRO IENA
2 Tunisie: début du premier Conseil des ministres
le premier Conseil des ministres du gouvernement de transition tunisien, contesté en raison de la présence en son sein de nombreux membres du régime du président déchu Ben Ali, a débuté jeudi à Tunis peu après 14H00 (13H00 GMT), a rapporté un photographe de l’AFP. (c) Afp
Le premier Conseil des ministres du gouvernement de transition tunisien, contesté en raison de la présence en son sein de nombreux membres du régime du président déchu Ben Ali, a débuté jeudi à Tunis peu après 14H00 (13H00 GMT), a rapporté un photographe de l’AFP.
Le président tunisien par intérim, Foued Mebazaa, assistait à la réunion.
Tous les membres du gouvernement étaient présents, hormis les cinq qui ont démissionné entre mardi et jeudi: trois syndicalistes, un leader de l’opposition et un ministre de l’ancien régime.
Ce gouvernement est chargé de préparer dans un délai de six mois des élections présidentielle et législatives « libres et démocratiques », après la chute du régime autoritaire du président déchu Zine El Abidine Ben Ali.
Ce dernier a fui le pays vendredi pour se réfugier en Arabie Saoudite à la suite d’un mois de révolte populaire sans précédent au cours de laquelle une centaine de personnes ont été tuées.
Les principaux points à l’ordre du jour de cette réunion sont la question de la séparation de l’Etat et du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le tout-puissant parti qui contrôle tous les rouages du pouvoir, ainsi qu’un projet de loi d’amnistie générale.
3 L’Union européenne va geler les avoirs du clan Ben Ali
L’UE attend que les nouvelles autorités tunisiennes au pouvoir lui transmettent une liste précise des personnes à cibler pour ces sanctions.
Les pays européens sont tombés d’accord jeudi 20 janvier lors d’une réunion d’experts sur le principe d’un gel des avoirs du président tunisien déchu Zine El Abidine Ben Ali et de ses proches, dont les détails restent à préciser, a indiqué une source diplomatique européenne à l’AFP.
« On a un consensus sur le gel des avoirs » de l’ancien chef de l’Etat Ben Ali, de sa famille et de son entourage, a souligné cette source.
Cet accord préliminaire a été conclu lors d’une réunion à Bruxelles des experts des 27 pays de l’UE sur le Maghreb.
L’UE attend à présent que les nouvelles autorités tunisiennes au pouvoir lui transmettent une liste précise des personnes à cibler pour ces sanctions, selon le diplomate.
La décision de principe devra encore être formalisée par les ambassadeurs des Etats de l’UE puis surtout par les ministres européens des Affaires étrangères, très vraisemblablement lors de leur prochaine réunion prévue le 31 janvier.
(Nouvelobs.com avec AFP)
4 Lionel Jospin (PS) a accusé jeudi 20 janvier François Fillon
de « malhonnêteté intellectuelle », jugeant « insupportable » de comparer un discours « protocolaire » prononcé en 1997 en recevant le président Ben Ali à Matignon et les propos « insensés » de Michèle Alliot-Marie sur la Tunisie.
avec la proposition d’une « coopération policière à un pouvoir » qui « réprimait son peuple ».