Décès d’Abraham Serfaty
C’est avec une grande émotion et une grande tristesse que nous avons appris le décès d’Abraham Serfaty, survenu le 18 novembre au matin à Marrakech.
Cette figure qui a symbolisé l’aspiration et le combat de générations de démocrates et de progressistes vient de nous quitter à jamais.
Un grand homme qui a mis toute son énergie pour bâtir des perspectives d’émancipation du peuple marocain.
Il a payé très cher son engagement : clandestinité, arrestation, torture, emprisonnement, bannissement…
Sa disparition accompagne l’extinction d’une génération, qui est passée de la lutte anticoloniale au combat en faveur d’un “autre” Maroc, et qui s’est fracassée sur la répression implacable de Hassan II.
En 2005, interviewé par l’AFP, il déclarait : « J’irai d’abord en Palestine lorsqu’il y aura un État puis je passerai voir des amis juifs qui se trouvent en Israël ».
Ce que signifiait ainsi Abraham Serfaty, près de soixante ans après l’expulsion massive des Palestiniens de leurs foyers, c’était son refus d’un privilège, d’un « droit » de se rendre en Palestine et en Israël, au nom de sa judéité, tandis que des centaines de milliers de Palestiniens, eux, se voyaient -et se voient toujours- refuser, par Tel-Aviv, leur droit absolu au retour.
Et pourtant, se rendre en Palestine était l’un de ses vœux les plus chers, lui qui n’a cessé de lutter pour son droit à l’indépendance.
L’ATF-Paris présente ses sincères condoléances à son fils Maurice, à son épouse Christine et à tous ses amis et camarades.
ATF-Paris
18/11/2010