Contre la double violence faite aux femmes étrangères

Campagne Ni une Ni deux, contre la double violence faite aux femmes étrangères
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Une campagne contre la double violence faite aux femmes étrangères. Au cours de ses permanences pour les femmes étrangères victimes de violences, mises en place depuis cinq ans en Ile-de-France, La Cimade a observé que les femmes reçues subissent régulièrement, en plus des violences liées au genre (excision, mariage forcé, exploitation sexuelle, violences conjugales, etc.), des violences institutionnelles en tant qu’étrangères, qui font obstacle à l’accès à leurs droits fondamentaux. Une campagne régionale de sensibilisation et d’interpellation politique autour des problématiques de cette « double violence » faite aux femmes étrangères a alors été lancée en février dernier.

Dans ce cadre, une manifestation virtuelle est organisée à travers le site internet de la campagne, rassemblant à ce jour plus de 13.400 personnes et permettant de diffuser des informations et de mettre en place des actions citoyennes.

Ainsi, à l’occasion du débat parlementaire sur la Proposition de loi renforçant la protection des victimes et la prévention et la répression des violences faites aux femmes le 25 février, la manifestation virtuelle s’est arrêtée devant l’Assemblée nationale et plusieurs centaines de manifestant-e-s ont écrit à leur député-e pour défendre des amendements incluant les femmes étrangères dans les dispositifs de protection des femmes victimes de violences.

Avancées législatives. La Cimade a suivi et commenté en direct les débats à travers un groupe Facebook créé à cette occasion. Il en ressort que cette proposition de loi comporte des avancées considérables pour les droits des femmes, y compris des femmes étrangères avec par exemple la possibilité d’accorder l’aide juridictionnelle aux personnes étrangères dès lors qu’elles bénéficient d’une ordonnance de protection, mais aussi avec la prise en compte des personnes pacsées ou vivant en concubinage, la carte de séjour devant être délivrée dans les plus brefs délais lorsque la victime est placée sous ordonnance de protection. Toutefois, il est regrettable que les amendements adoptés limitent les bénéficiaires de la protection aux seules victimes de violences conjugales et familiales, excluant par là même les personnes victimes de la traite, de viol, etc. De même, le gouvernement n’a pas été favorable à l’amendement présenté par les parlementaires sur la mise en place d’une formation spécifique en matière de prévention et de prise en charge des violences faites aux femmes.

Faire appliquer la loi : l’indispensable formation et information des acteurs sociaux et juridiques. Cependant, les situations des personnes suivies par La Cimade révèlent que c’est avant tout l’application de la loi qui fait défaut. Il s’avère dès lors primordial, pour lutter effectivement contre les violences faites aux femmes étrangères, de changer les pratiques des institutions et administrations, notamment en améliorant la formation des intervenant-e-s amené-e-s à travailler auprès de ces femmes. Pour cela, une plaquette d’information juridique sera distribuée aux personnels des services sociaux, mais aussi et surtout nous informons et sollicitons les élu-e-s afin qu’ils et elles s’engagent, en signant une Charte, à garantir l’application de la loi, à favoriser l’accès aux droits pour les femmes étrangères violentées et à améliorer la formation des personnels concernés.

Actions à venir De plus, à l’occasion de la Journée pour les droits des femmes du 8 mars, nous organisons une action/happening ce lundi 8 mars à 13h place de Châtelet, à laquelle nous invitons le public à assister. Enfin, un évènement politique et festif aura lieu le 28 mars et clôturera la campagne Ni une Ni deux, mettons fin à la double violence faite aux femmes étrangères. Notons que différents médias relaient la campagne et, avant son lancement, une tribune a notamment été publiée dans Le Monde, signée par Françoise Héritier, Françoise Seligmann, Marjane Satrapi et Agnès b.

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