Tunisie: Zine El Abidine Ben Ali, a été réélu avec 89,62%

Sans surprise, le président Zine El Abidine Ben Ali, 73 ans, a été réélu avec 89,62% des voix pour un cinquième mandat consécutif de cinq ans, à l’issue des élections présidentielle et législatives de dimanche en Tunisie.

L’annonce officielle qui en a été faite lundi à la mi-journée lors d’une conférence de presse du ministre de l’intérieur Rafik Haj Kacem, a été accueillie par les you-yous des femmes fonctionnaires du département, scandant des vivats pour fêter l’événement.

Selon le ministre, ces résultats, qui constituent un motif de « fierté », ont dégagé « une adhésion massive des Tunisiens aux choix du président Ben Ali et à son programme et leur cohésion autour de sa personne ».
« Aucune plainte n’a été enregistrée au sujet du vote qui s’est déroulée dans des conditions normales et dans la transparence », a-t-il martelé.
La cheffe du Parti démocratique progressiste (PDP, opposition légale), Maya Jribi, a déploré pour sa part que ces résultats « qui n’ont surpris personne, maintiennent notre pays hors de l’esprit de l’époque ».
C’est la première fois néanmoins, que le candidat du parti au pouvoir descend sous la barre des 90%. Ben Ali, aux commandes depuis 22 ans et le début de l’ère dite du « Changement », avait été élu puis réélu à chaque fois avec des taux de plus de 99%, et plus de 94% en 2004.
Ses adversaires ont obtenu 5,01% pour le chef du parti de l’unité populaire (PUP) Mohamed Bouchiha et 3,80% pour Ahmed Inoubli, celui de l’union démocratique unioniste (UDU), tous deux considérés proches du pouvoir.

Quant au dirigeant du mouvement Ettajdid (Le Renouveau, ex-communiste), Ahmed Brahim, le plus critique envers le régime, il a recueilli le plus faible score: 1,57% des voix.
Du côté des législatives, le parti présidentiel, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) a raflé le maximum des 75% des sièges que lui autorise le code électoral, soit 161 sièges sur 214, et continuera ainsi de dominer la principale chambre du parlement.
Sept partis de l’opposition se sont partagés leur quota réservé des 25% restants, soit 53 sièges, contre 37 dans le parlement sortant.
Cinq formations ont renforcé leur présence à la chambre, tandis que Ettajdid est en baisse, avec deux sièges contre trois précédemment.
Les deux partis dont les candidats ont été écartés de la course à la présidentielle, le Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDLT) du Dr Mustapha Ben Jaâfar, et le PDP, n’ont obtenu aucun siège, pas plus que les 15 listes indépendantes.
En réponse à une question d’un journaliste, le ministre de l’Intérieur s’en est pris aux détracteurs du régime qui selon lui « se comptent sur les doigts d’une main ».

« Tous les pays ne tolèrent pas que quelqu’un porte atteinte à son propre pays délibérément et de mauvaise foi et le laisser faire à sa guise. Ce sont des pratiques qui ne sont pas admises dans notre société », a-t-il plaidé.

A la veille du scrutin, le président Ben Ali avait d’ailleurs stigmatisé ce qu’il a qualifié lui aussi de « minorité infime de Tunisiens » qui dénigrent leur pays en s’appuyant sur des parties étrangères ».

Il avait prévenu que des mesures seraient prises « contre quiconque émettra des accusations ou des doutes concernant l’intégrité de l’opération électorale, sans fournir de preuves concrètes« .

Le président sortant, candidat à sa propre succession pour un 5e mandat, a averti ses détracteurs que la loi serait « appliquée contre quiconque émettra des accusations ou des doutes concernant l’intégrité de l’opération électorale, sans fournir de preuves concrètes ».

Durant la campagne électorale, la Tunisie a été la cible de critiques de médias occidentaux donnant la parole à des opposants et défenseurs des droits de l’Homme.

Le fondateur du Parti démocratique progressiste (PDP, légal) Ahmed Nejib Chebbi a dénoncé « une mascarade » électorale aux résultats « connus d’avance ».

M. Chebbi a été violemment critiqué vendredi par le secrétaire général du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD, au pouvoir), Mohamed Ghariani, dénonçant des « opportunistes qui cherchent des prétextes fallacieux à leur échec ».
AP

Tunisie : une campagne sans souci? Vidéo
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