Inculpée pour avoir hébergé un jeune Afghan

Claudine Louis : Je n’ai aucun regret.
Je referai pareil. Si je suis condamné, j’assumerai ». À près de 60 ans, Claudine Louis, une habitante de Saint-Girons est sous la menace de 30 000 € d’amende et de cinq ans d’emprisonnement.
Elle comparaîtra devant le tribunal correctionnel de Foix le 21 juillet 2009.

Claudine Louis est passible de cinq ans d’emprisonnement et de 30 000 € d’amende.

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Je n’ai aucun regret. Je referai pareil. Si je suis condamné, j’assumerai ». À près de 60 ans, Claudine Louis, une habitante de Saint-Girons est sous la menace de 30 000 € d’amende et de cinq ans d’emprisonnement. Sa faute ? Avoir hébergé chez elle, un jeune Afghan de 16 ans pendant plusieurs mois. Après les affaires de Marseille et de Calais, elle est la troisième personne en France à être poursuivie pour « aide à un étranger en situation irrégulière ».
Pourtant rien ne disposait cette ancienne commerçante, qui vit seule avec sa mère, à accueillir un réfugié. Claudine Louis n’a jamais aidé d’étranger ni milité dans des associations d’aide aux sans-papiers.
Tout débute à cause de sa passion pour le commandant Massoud. Son engagement pour l’Afghanistan la pousse à s’intéresser à des réfugiés vivant dans un parc à Paris. Là, elle décide de prendre en charge Obaïdullah Samari, un jeune de 16 ans et le ramène en Ariège. Elle le fait soigner, l’héberge chez elle pendant plusieurs mois, lui donne des cours de Français. Le jeune en prenait également aux Restos du Cœur. Dans le même temps, elle cherche à le faire régulariser.
Mais devant l’échec de ses nombreuses démarches dans les différentes administrations du département (toutes se renvoyaient la balle), elle décide alors de l’amener à la préfecture et de « demander à la France de le protéger ». « Pour moi, on nous faisait tourner en rond pour qu’il atteigne sa majorité et qu’on puisse le renvoyer dans son pays ». « Elle a essuyé quatre mois de silences et de refus », insiste Christian Morisse, de Réseau Éducation sans frontières. « Je l’ai donc conduit à la préfecture et le soir même il était placé dans un foyer à Pamiers », assure-t-elle.
Et c’est bien là le problème. Car si elle affirme aujourd’hui et le jeune Afghan également que cette démarche était concertée, ce n’est pas ce qu’a déclaré Obaïdullah le jour où les policiers l’ont entendu. « Quand il a été auditionné, il a dit avoir été déposé à la préfecture sans aucune explication », indique Antoine Leroy, le procureur de la République du tribunal de Foix. « Cela ne nous dérange pas qu’on s’occupe des réfugiés. Mais cela devient embêtant si on les dépose devant la préfecture quant les difficultés arrivent. C’est pour cette raison que nous la poursuivons », ajoute-t-il. Et ce dernier de rappeler que le jeune Afghan n’est d’ailleurs en aucun cas concerné par la procédure.
De leurs côtés, les associations d’aide aux sans-papiers ont pris fait et cause pour Claudine Louis. Sur Internet circule déjà une lettre à envoyer au procureur de la République. Hier, des dizaines de personnes l’avaient déjà signée. Une réunion est organisée à la mairie de Saint-Girons pour décider des actions à venir.
Claudine Louis comparaîtra devant le tribunal correctionnel de Foix le 21 juillet prochain.

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