Entretien avec Hélène Roux:
Le Honduras ? Il faut dénoncer le coup d’État, bien entendu.
Entretien avec Hélène Roux
Samedi 11 juillet 2009 –
Le Honduras ?
Il faut dénoncer le coup d’État, bien entendu. Hurler contre ces saligauds de militaires et d’oligarques, si arcboutés à leurs privilèges qu’ils sont prêts à tout pour ne pas en perdre une miette. Mais ensuite, pour mieux comprendre la situation ?
Hélène Roux, journaliste spécialiste de l’Amérique centrale et chercheuse, a répondu à nos questions. Histoire d’y voir plus clair.
C’était le dimanche 28 juin, 200 soldats encerclant le domicile du président du Honduras avant de l’arrêter.
Le prétexte ?
Une prétendue « illégalité » de la consultation populaire que Manuel Zelaya organisait le jour-même et qui, en cas de succès, ouvrait la voie à un référendum sur une éventuelle convocation de l’Assemblée constituante.
La vraie raison ?
La crispation de l’oligarchie hondurienne, excédée par le virage progressiste du président – pourtant issu du Parti Libéral – et très soucieuse que le bipartisme régentant la vie politique hondurienne ne soit pas menacé.
Nommé président par intérim, le politicien Roberto Micheletti décrète immédiatement un couvre-feu.
Et envoie la troupe contre les manifestants qui se mobilisent, notamment lors de la journée du 1er juillet – 276 blessés parmi les protestataires – et du 2 juillet – 20 000 manifestants dans la rue.
La répression et les arrestations se poursuivent toute la semaine, culminant le dimanche 5 juillet quand la troupe tire sur des manifestants pro-Zelaya en route pour l’aéroport (où ils espéraient voir atterrir le président renversé) et fait au moins trois morts.