Déclaration de l’Association atf-paris Ile de France.
Samedi 21 juin 2008,un immigré tunisien, retenu au CRA de Vincennes ( 94 ),avait trouvé la mort dans des circonstances non élucidées, jusqu’à ce jour , de façon complète. La Préfecture de Police de Paris et ses autorités de tutelle ont cru bon de ne pas communiquer tous les détails concernant ce drame, et cela , contrairement à ce qu’ils faisaient d’habitude après chaque événement mettant en cause l’ordre public ou la vie et l’intégrité des personnes.
Or, d’après les témoignages des compagnons d’internement du défunt , ce dernier manifestait, les jours précédents sa mort , des signes inquiétants d’insuffisance respiratoire et de maux cardiaques, incompatibles avec les condition de sa rétention et qui ne pouvaient passer inaperçus . Ainsi et malgré ses suppliques, il avait été laissé sans les remèdes et les médicaments qu’il sollicitait.
L’ATF Paris s’incline devant la mémoire de cet immigré tunisien, mort dans des circonstances et dans un lieu qui font honte à la République et à ses principes .
L’ATF Paris condamne l’attitude des autorités responsables du centre qui tardent à faire toute la lumière sur les circonstances du drame et continuent de refuser d’apporter des explications sur ses causes et son enchaînement.
Elle dénonce la politique aveugle et inhumaine et les moyens utilisés par les pouvoirs publics contre des dizaines de milliers de travailleurs étrangers et de familles dont le seul tort est de se trouver sans statut administratif légal.
Elle demande la mise en œuvre d’une enquête impartiale, menée avec la participation active des instances associatives et institutionnelles en France et en Europe, chargées de la protection et de la défense des droits de l’homme , avec l’objectif de faire la lumière sur le drame du 21 et 22 juin 2008 et sur les conditions d’internement et les droit des retenus dans les CRA de France.
L’ATF Paris exprime son inquiétude quant aux effets et conséquences des accords , tenus secrets et non rendus publics, conclus entre les deux gouvernements français et tunisien et qui auraient pour objet de faciliter l’expulsion et la réadmission en Tunisie des immigrés tunisiens éloignés du territoire français.
Paris le 23 juin 2008