Communiqué
Redeyef, ville du bassin minier de Gafsa, a été à nouveau le théâtre
d’affrontements et de violence opposant la population aux forces de police qui, poursuivant une implacable répression, n’ont pas hésité à se servir de leurs armes à feu et à tirer à balles réelles contre la population, tuant un jeune ouvrier Hafnaoui ben Rdiha Belhafnaoui et blessant une vingtaine d’habitants de la ville.
Ce drame marque un grave tournant dans le conflit social qui oppose depuis le 5 janvier 2008 le gouvernement tunisien à la population du bassin minier du sud ouest tunisien qui proteste contre le chômage endémique, l’augmentation des prix des produits alimentaires et de première nécessité, l’absence d’infrastructures sanitaires et sociales et contre les conditions de vie dans un environnement pollué et dépourvu de tout projet de développement.
Ces revendications, communes aux zones déshéritées situées en dehors de la bande côtière, sont parfaitement légitimes ; elles ont reçu le soutien de toutes les forces progressistes et démocratiques du pays. On ne peut régler ces problèmes ni en faisant la sourde oreille ni en recourant à la répression, encore moins en faisant couler le sang des ouvriers et des chômeurs.
L’ATF-Paris présente ses condoléances à la famille Belhafnaoui, et exprime sa sympathie aux familles des blessés et à toute la population du bassin minier, dénonce de toutes ses forces ces crimes, commis en toute impunité et appelle les autorités à :
- ordonner une enquête sérieuse sur les derniers événements pour faire la vérité sur ce drame et poursuivre les coupables ;
- interdire l’usage des armes à feu contre les manifestations pacifiques ;
- initier un vrai dialogue national pour répondre aux revendications
légitimes des populations des zones déshéritées et de la jeunesse.
Pour L’ATF-Paris.
le 7 juin 2008