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A travers ses expériences en tant qu’auteur et réalisateur et la projection de certaines séquences de ses films, Fethi SAIDI abordera les problématiques de la réalisation du film documentaire dans le contexte socioculturel tunisien.
Ses films sont un aboutissement d’une démarche de cinéaste opérateur ou le documentaire est abordé comme une recherche et une interrogation du réel dans une pratique de mise en forme singulière d’une écriture cinématographique.
Samedi 13 février 2016 à 15h
Maison des Associations du 17ème
25 rue Lantiez 75017 Paris
Métro Guy Moquet
La télévision, dans ses rapports avec le documentaire et de par ses fonctions d’information à participé instaurer une confusion entre le documentaire de création, les magazines et les reportages. Nous percevons cette tendance vers la standardisation du film documentaire dans certaines productions qui cherchent à répondre aux attentes envers ce genre. Le cinéma documentaire qui représente un enjeu esthétique et patrimonial majeur pour la société tunisienne est aujourd’hui menacé par le formatage.
La séance sera l’occasion de se pencher sur des questions et des sujets fondamentaux relatifs aux possibilités de développement du cinéma documentaire en Tunisie en tant que domaine d’expressions artistiques et culturelles, de réflexion et de savoir sur le monde. Compte tenu du contexte économique et socioculturel tunisien et des difficultés liées au manque d’espaces de diffusion du documentaire en Tunisie et à l’étranger, quelles formes d’expériences de réalisation concevoir et à partir de quel mode de production ?
Dans les films de Fethi SAIDI, nous avons affaire à un cinéma d’observation sociale et anthropologique nécessitant une vraie intégration dans le milieu. Le film documentaire engage dans un réel lien social où la notion du temps est fondamentale à toutes les étapes du projet : le développement, l’insertion dans le milieu, la préparation du tournage, la réalisation et le montage.
L’essentiel de son approche cinématographique consiste à écrire des histoires axées sur des personnages ou des groupes forts au plan dramatique, dans des récits sollicitant l’imaginaire et la réflexion du spectateur. Il filme souvent avec un équipe technique réduite, sinon seul, afin d’être au plus près de la réalité et des personnes.
Il est à la fois auteur, réalisateur et producteur de ses films dont « Amara », un documentaire qui raconte le quotidien d’un cireur de chaussure à Tunis. Dans « Séparations », il traite de l’expérience de la clandestinité d’un sans-papiers en France et le vécu de sa famille restée en Tunisie. Son film « Tunisiens des Deux Rives », aborde les thématiques du militantisme associatif des tunisiens en France et la problématique des rapports que les associations peuvent entretenir avec les partis politiques dans le contexte de la transition démocratique que connait la Tunisie. Son dernier film « Derrière la Vague », en cours de finition, est une plongée dans un quartier pauvre de la région de Kabaria, un environnement social et économique qui continue encore à pousser des jeunes à quitter clandestinement le pays et où des familles soufrent de la disparition d’enfants partis sans donner de nouvelles.
Fathi SAIDI est titulaire d’un Doctorat en Sciences de l’Education (Sorbonne) et d’un DEA en Cinéma Anthropologique et Documentaire (Nanterre).Dans ses films, il se distingue par un genre de film documentaire qui s’emprunte aux techniques et à l’esthétique du cinéma direct. Dans sa démarche de cinéma social et anthropologique, il réalise souvent ses films avec un équipe technique réduite, sinon seul, afin d’être au plus près de la réalité et des personnes.