» L’impasse des dérives xénophobes: Pour une société solidaire,
ouverte sur le monde ».
Non aux dérives xénophobes, non aux amalgames, non à
l’instrumentalisation de l’immigration !
Oui à l’égalité des droits
Non à Nicolas Sarkozy
Le premier tour des élections présidentielles vient de s’achever et les résultats donnent un avantage non négligeable à la gauche. Ils
font apparaître également à la fois un rejet de la politique menée par
Sarkozy et l’UMP et une forte et inquiétante poussée de l’extrême
droite autour du FN. Si pour Le Pen et le FN la question de
l’immigration a de tout temps été un fonds de commerce politique et
électoral, le candidat Sarkozy a pour sa part voulu, à son tour et à
nouveau comme en 2007, instrumentaliser ce thème. En vain puisque
contrairement à 2007 les électeurs ont préféré porter leurs suffrages
sur l’original plutôt que sur une copie.
Si la Gauche, dans toutes ses composantes, a su convaincre une
majorité d’électeurs-trices – parmi lesquels, faut-il le rappeler, de
nombreux habitant-es des quartiers populaires et/ou issus de
l’immigration – c’est, entre autres raisons, parce qu’elle a marqué
son rejet du bilan désastreux des cinq années de Sarkozy, qu’elle a
commencé à pointer les vrais causes des problèmes économiques et
sociaux et dont les conséquences sont supportées par la grande
majorité des Français, mais également parce qu’elle s’est prononcée
sur les questions sociétales et, entre autres, sur sa volonté
d’accorder aux étrangers non-communautaires le droit de vote aux
élections locales . En accordant majoritairement leurs suffrages à la
gauche et à François Hollande le 22 avril 2012 une majorité
d’électeur-trices se sont clairement prononcés pour une société fondée
sur plus de justice et plus d’égalité.
Nous sommes aujourd’hui à la veille du second tour de l’élection
présidentielle et il y a lieu d’être particulièrement vigilants face
aux dangers de dérives xénophobes dont nous avons malheureusement été
trop habitués dans le passé. La course aux voix des électeurs du FN
peut y conduire et certains n’auront d’ailleurs aucun scrupule, pour
arriver à leurs fins, à manier surenchère et démagogie.
Il y a d’autant plus lieu d’être vigilants que ces dérives ne sont pas
le fait des seuls politicien-nes de droite. Nos craintes sont aussi
ailleurs. Que de fois, en d’autres circonstances analogues,
n’avons-nous été trompés non seulement par les promesses non tenues (Mitterrand en 1981) mais aussi scandalisés par les déclarations
inqualifiables selon lesquelles l’extrême droite « posait les bonnes
questions mais . ».
Nos craintes sont d’autant plus fondées si l’on se réfère aux récentes
déclarations de certains responsables du parti socialiste n’hésitant
pas à affirmer que des habitants des quartiers populaires qui
souffrent de l’insécurité, « qui souffrent d’une immigration
clandestine non maîtrisée ». Les mêmes « émettent des doutes » quant
au droit de vote ou à la nécessité de régulariser les sans-papiers.
Nous n’acceptons pas que les questions liées à l’immigration soient
ainsi manipulées à des fins électoralistes. Revenir sur les promesses
et les propositions des candidats c’est non seulement trahir la
confiance de millions d’électeur-trices qui ont voté pour la gauche
mais qui plus est cela n’aidera pas à gagner les électeurs du FN. Les
raisons du désarroi et de la désespérance des millions de gens qui se
sont soit abstenus, soit pour une partie de ceux qui ont voté FN sont
à chercher ailleurs. C’est le modèle ultra-libéral et le système
financier dominant qui ont fini par déposséder les pays et les états
de leur souveraineté ainsi que les peuples et les gens de leur
citoyenneté réelle. Plutôt que de s’en prendre à l’idée d’accorder le
droit de vote aux étrangers non-communautaires aux élections locales
n’y a-t-il pas lieu au contraire de revendiquer encore plus de
citoyenneté, premier pas pour recouvrer plus de souveraineté pour tous et toutes ?
Nous mettons en garde tous ceux qui seraient tentés par les dérives
démagogiques et les anathèmes contre les immigrés en vue de gagner les suffrages des électeurs FN qu’ils risquent de perdre et leur âme et la confiance de ceux et celles qui les ont soutenus.
Tout en restant extrêmement vigilants et fermement opposés à ces
amalgames et instrumentalisations des immigrés, nous sommes conscients de la gravité de la situation et la nécessité de mettre fin au
quinquennat désastreux de M Sarkozy sur le plan économique, social et
surtout moral en matière de respect des droits de l’homme et d’égalité
des droits. C’est pourquoi nous appelons à la mobilisation générale et
citoyenne pour voter massivement pour François Hollande. Mais nous
veillerons à ce qu’une fois élu – ce que nous souhaitons – il demeure
fidèle à tous ses engagements.